Dès notre arrivée à Oulan Bator, on s’aperçoit vite qu’il nous faut sortir de cette ville pour explorer vraiment la Mongolie.
Notre guide Lonely Planet indiquait qu’il était compliqué de parcourir la Mongolie en autonomie (par exemple, conduire en Mongolie est compliqué puisqu’il y a peu de routes goudronnées et que les panneaux n’existent pas, et ne parlons pas de la capitale !).
Dès qu’on se promène dans la ville, on se rend compte qu’il y a énormément d’agences qui proposent des tours et toutes les guesthouses (dont celles où nous étions) en proposent aussi…
On ne souhaite pas faire un circuit touristique classique, notre but étant de parcourir une région en itinérance majoritairement à pied. On s’oriente donc vers l’association GER to GER (recommandation Lonely Planet), qui propose un tourisme équitable et dont les circuits allient plein air et culture traditionnelle. Les bénéfices vont à des projets de microdéveloppement au sein des communautés locales.
Sans idées particulières sur les régions à découvrir, on se laisse guider par une des conseillère qui nous propose deux excursions: une dans le désert de Gobi et l’autre dans la région de l’Arkhangai, en Mongolie centrale. Le programme pour le second nous paraissant plus intéressant et plus confirme à nos souhaits, on est donc parti pour 8 jours de ger en ger chez les nomades en Arkhangai! Nous visiterons Gobi un peu plus tard, vous verrez ça dans un prochain article 😉
Avant de partir, nous avons droit à un brief très dense de 2-3h sur les règles à respecter dans une ger (terme employé par les mongols pour désigner une yourte), comment se comporter, comment faire si on se blesse en randonnée, si on rencontre des loups, les rudiments de la langue, … Ce fût très dense, dans un anglais très trop rapide !
Jour 1: Oulan Bator – Tsetserleg
Pour se rendre à Tsetserleg, la capitale de l’Arkhangai, nous prenons un bus public. Il part à 8h, et c’est parti pour 8h de route! Il n’y a vraiment que des locaux dans le bus, et une fois encore il est plein!
Le voyage est ponctué de pauses pipi collectives où il faut laisser sa pudeur de côté (au mieux des toilettes sans portes, au pire dans les steppes où on se cache comme on peut avec son pull), et d’une pause déjeuner en bord de route où un alignement de boui-bouis fait office d’aire de repos. Comme d’habitude pour nos longs trajets, nous avons prévu les sandwichs 🙂
On voit beaucoup de vendeurs de pignons de pin qui rentrent dans le bus pendant les arrêts. Les mongols n’arrêtent pas de grignoter ces trucs, de vrais petits écureuils. D’ailleurs, Julien s’y met aussi, pour passer le temps.
À la pause déjeuner, nous croisons un cycliste, un anglais qui fait un tour du monde solidaire (http://worldwidecycle.blogspot.com). Un peu au bout du rouleau, il est content d’arriver bientôt à Oulan Bator et de parler dans sa langue natale!
On arrive vers 16h à Tsetserleg. Notre chauffeur local, Anrai, est déjà là pour nous accueillir. Il nous emmène dans une Guesthouse toute proche, la Fairfield Guesthouse. C’est un endroit très sympa, créé par un Australien. On peut y dormir, mais aussi manger ou simplement boire un café.
La ville est entourée de montagnes, avec un musée (apparemment intéressant, mais que nous avons pas visité), et un temple construit sur le flan de la montagne. On peut y grimper pour avoir une vue sur la ville et sur les montagnes alentours.
Cependant, l’orage gronde et nous force à rentrer!
Jour 2: En route pour la famille Nyamdorj
Après un super petit-déjeuner (il faut en profiter, ce ne sera pas comme ça tous les jours:)), Anrai vient nous chercher à 9h pétantes comme précisé la veille. Une personne nous accompagne, et nous sera présenté comme un guide.
C’est parti pour 200 kms jusqu’à notre première famille, les Nyamdorj. Au début, la route est goudronnée, tout va bien. Puis ensuite on passe sur des chemins cabossés, on traverse des rivières… C’est donc assez long, mais le trajet se déroule sereinement sur fond de chansons traditionnelles mongoles (notre chauffeur et notre guide étant peu bavards et ne parlant pas anglais). On arrivera finalement aux alentours de 14h30 chez nos premiers hôtes.
On est accueilli par Baggi la soeur de Nyamdorj, car il est parti s’occuper des bêtes avec sa femme Mrs Erdenetsetseg. Baggi est en compagnie de sa mère, et nous invite à entrer dans la ger pour notre 1er accueil traditionnel mongol! À 22 ans, Baggi est très gentille et souriante, institutrice fraîchement diplômée et toute jeune maman. On essaie de communiquer comme on peut avec le petit guide que nous a donné l’agence, mais pas évident… On échange donc les sourires entre blancs, gorgées de thé au lait, grignotage de spécialités de fromage, …
Après ces quelques échanges, Baggi nous emmène faire un tour à la rivière et grimper la colline pour profiter du paysage.
La nourriture mongole (nous aurons droit à peu près chaque jour à la même chose):
– Le thé au lait salé: un classique, il est servi dès qu’on rentre dans une ger. La nature du lait dépend des animaux qu’ils ont: vache, jument, chamelle… – Des gâteaux (bootsorg): une sorte de beignet, sucré ou non, qui accompagne aussi le thé. Ils le mangent nature, ou tartiné de beurre (rajouter du gras au gras, c’est plus fun!) – Le mouton: alors là, il y a en dans tous les plats, à tous les repas! Nous qui n’aimions pas le mouton… ben ça s’est pas arrangé! Il nous a été souvent servi bouilli en soupe, coupé en petits morceaux, accompagné de pâtes, de riz ou de pommes de terre (ou souvent riz + pommes de terre…). Les légumes sont assez rares en Mongolie (l’été est très court), mais nous en aurons souvent dans cette région, surtout des carottes et du chou. – La vodka mongole: ce n’est pas la vodka que nous connaissons, elle est distillée à partir du lait. Elle est également moins forte (une dizaine de degrés). Un bon goût de ferme, qu’on a eu du mal à apprécier! Les fruits sont par contre inexistants 🙁
Et de manière générale ce n’est pas très varié, ni agrémenté d’épices ou d’herbes… Un bout goût authentique de nourriture à chaque plat! |
Après une petite sieste et un peu de lecture vient l’heure du dîner et nos hôtes arrivent enfin avec leurs vaches.
Bomber, un petit garçon de 10 ans arrive avec eux et cherche à nous parler avec les quelques mots d’anglais qu’il a appris à l’école. Et il se débrouille pas si mal! Il nous explique qu’il n’est pas le fils de Nymadorj, mais son petit frère! Nos hôtes ont aussi des chèvres et des moutons, qu’il faut mettre dans des enclos pour la nuit.
Apres le dîner, nous aurons droit à une séance de déguisements: un moment très sympathique!
Cette première nuit en campagne ne se fera pas en ger, mais dans une petite maison/cabane en pierre à côté, là où dorment habituellement nos hôtes en fait… Nous passons une nuit fraîche en compagnie de l’odeur du lait qui fermente!
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