La région du Sichuan est très vaste… Même avec un visa de deux mois, il fallait faire un choix sur ce qu’on allait visiter! Le nord du Sichuan nous permettait de toucher à la culture tibétaine, d’être à la montagne, et de voir le fameux parc de Jiuzhaigou, dont les couleurs de l’eau sont réputées magnifiques.
Première partie: Songpan
Camions… Bouchons!
Nous voilà donc à 8h30 du matin dans le bus allant de Chengdu à Songpan (théoriquement 7h de route). Une fois dans le bus, deux femmes nous réclament de l’argent et on ne comprend pas du tout la raison. Un des passagers parlant anglais nous donne l’explication: il y a eu un éboulement sur la route principale et le bus doit passer par une autre route. Et cela coûte 60 Yuans de plus! Le trajet commence bien…
On paie (pas le choix), et on passe en effet par une autre route (quelque peu défoncée…). On arrive finalement à Songpan après presque 10h de route.
Nous n’avions rien réservé pour la nuit. En sortant du bus, une femme (Emma) nous accueille et nous invite à aller voir sa Guesthouse. Elle faisait partie des 2-3 adresses que j’avais repérées, donc on y va! Elle nous propose une petite chambre double, au même prix qu’un dortoir, pour les deux nuits… Vendu! La chambre est simple, mais par contre très froide (Songpan est à 2 800m d’altitude), et la nuit ça caille! Et ils ne connaissent pas vraiment les radiateurs dans le coin. Heureusement, les lits sont équipés d’une couverture chauffante électrique. On dirait pas comme ça, mais ça tient bien chaud!
Emma possède une Guesthouse, mais aussi un restaurant qu’elle nous vante (et qui figure aussi dans le Routard). On décide d’y manger pour ce premier soir. On est un peu déçus car ce sont des plats occidentaux qui y sont préparés, mais deux itinéraires de rando sont affichés: on prépare donc notre programme pour le lendemain!
Balade sur les hauteurs de Songpan
Après une bonne nuit, nous partons donc nous balader dans les hauteurs de la ville. On se trompe un peu de chemin, mais c’est pas grave les paysages sont magnifiques! Après quelques semaines en Chine à voir beaucoup de ville et de pollution, être tranquille à la montagne nous fait vraiment du bien. On arrive vers un petit village tibétain. La population tibétaine est présente au Tibet (bien sûr) mais aussi dans la région du Sichuan et du Yunnan. Comme actuellement il est très difficile d’aller au Tibet (on ne peut y aller qu’en passant par une agence, et cela coûte très cher), cela nous permet d’apprécier un peu cette culture.
On se dirige ensuite vers la porte ouest de la ville. La vue est très belle de là-haut.
En redescendant vers le village, le chemin est amenagé (Chine oblige!). On peut apercevoir plusieurs temples, mais impossible pour nous de rentrer à l’interieur.
Le village tibétain
Fin de balade à la cool
En fin de balade, on passe à coté d’une maison de thé: une excellente occasion de s’y attarder. On prend alors un thé pour deux (eau chaude à volonté) et on peut profiter du beau temps et du calme.
On se promène ensuite dans la vieille ville. Le centre est petit, mais on s’y sent bien. On en profite pour gouter et acheter de la viande de yack séché, et c’est très bon!
Nous ne restons qu’une journée à Songpan, ce qui suffit amplement. La ville est très réputée pour ses balades à cheval. Comme nous ne sommes pas de grands cavaliers, nous n’avons pas voulu nous lancer (sans parler que cette activité est assez chère…).
Nous partons alors directement le lendemain matin pour Jiuzhaigou, l’attraction phare de la région.
Deuxième partie: Jiuzhaigou à la Zhuo Ma Guesthouse
Avant de visiter le parc, nous avions décidé de passer une nuit dans une Guesthouse tibétaine, tenue par une femme, Zhuo Ma. Elle était conseillée dans le Lonely Planet. C’est un peu cher, mais le prix comprend les 3 repas. Le cadre a l’air sympa, les avis qu’on peut trouver sur cette guesthouse sont tous positifs: on tente l’expérience.
Nous arrivons à Jiuzhaigou après 2h de bus. Après avoir eu quelques difficultés à communiquer (sans téléphone…), Zhuo Ma vient nous chercher. Sa Guesthouse se situe à une dizaine de kilomètres, dans un village beaucoup moins touristique.
Une fois arrivés là-bas, on se rend compte que la Guesthouse est en fait la maison de sa mère, qui cuisinera tous nos repas. La maison et l’endroit sont vraiment super, et l’intérieur nous fait beaucoup penser à l’intérieur des Ger en Mongolie.
On goûte au pain maison, avec du beurre de yack et du miel. Un délice! Pour faire passer tout ça, ils nous font boire des litres de thé tibétain! C’est culturel, une fois qu’on a fini son verre, on est resservi dans la foulée!
Après une ou deux heures, on ne sait pas trop quoi faire. On voudrait se balader, mais on ne sait pas quand va être servi le déjeuner. On se décide alors à demander à notre hôte s’il est possible de se balader dans les alentours avant de manger. Elle nous explique par où passer et on comprend que le déjeuner sera assez léger vue l’heure tardive. On se lance alors dans la balade autour du village, qui dure environ 2h. Il ne fait pas très beau, mais nous sommes vraiment tranquille dans ce paysage de montagne automnal. Et les oiseaux sont au rendez-vous!
En rentrant, la météo ne s’arrange pas. On décide de rester tranquillement au chaud à côté du feu pour se documenter sur le parc et pour travailler un petit peu sur le blog.
Le soir, un couple d’Israéliens avec leurs deux enfants nous rejoignent. Ils sont là depuis quelques jours et voyagent en Asie pour quelques mois.
On discute autour du repas: un vrai régal! La cuisine tibétaine est vraiment différente de celle du Sichuan: très savoureuse sans pour autant être piquante.
Le lendemain, on se réveille tranquillement et on profite du petit déjeuner (thé au beurre salé de Yack, pain tout chaud, beurre et miel). On se régale encore!
Il fait beau et on décide de refaire la même balade que la veille. On profite encore des magnifiques paysages et de la faune locale!
Après cette petite marche, Zhuo Ma nous ramène au village principal de Jiuzhaigou, vers l’entrée du parc. La voiture est peut être grande, mais se retrouver à 9 à l’intérieur, c’était folklo (elle devait aller en ville avec son frère, et il y a avait aussi la famille d’Israéliens, et une autre dame avec nous).
Nous aurions bien aimé rester plus longtemps dans cette Guesthouse, mais malheureusement le prix était trop élevé pour nous.
On se cherche alors un hôtel pas cher au plus proche du parc, pour pouvoir y aller tôt le lendemain. Comme on pouvait s’en douter, la proximité de ce parc rend le moindre hôtel miteux assez cher au final… Julien arrive quand même à négocier deux lits en dortoir pour 100 Yuans la nuit (soit environ 14€).
Le reste de l’après-midi, nous allons chercher nos tickets de bus retour pour Chengdu, et on prépare notre excursion. Le prix du billet pour le parc est très élevé (220 yuans, soit 30€), auquel il faut rajouter 90 yuans (12€) pour prendre le bus à l’intérieur du parc. Le parc étant très grand, il est difficile de s’en passer. Même si on réussit à avoir la réduction étudiante (ce qui nous fait le tout à 200 yuans, soit 28€), c’est un budget! On prévoit de passer une nuit à l’intérieur, ce qui est interdit depuis quelques temps. Le billet n’est en effet valable que pour une seule journée. On avait lu que cela pouvait quand même se faire (notamment dans le Routard), on va tenter! Le seul risque étant de se faire chopper le lendemain et de repayer un ticket ou une amende…
Le soir, on teste le restaurant tibétain du frère de Zhuo Ma. Un peu cher, mais très bon!
Du boeuf en papillote… Très bon!
Troisième partie: Jiuzhaigou, le parc pour Chinois
On se lève tôt pour accéder au parc, en espérant un peu de tranquillité matinale. On nous avait dit que le parc ouvrait à 7h30, nous y sommes à 7h20.
Surprise, le parc est déjà ouvert, et c’est blindé!!! Je n’ai jamais vu ça de ma vie…
On rentre, et on attend un bus pour aller tout au bout du parc. La consolation: même dans le bus, on se rend compte que le parc est vraiment magnifique.
Une fois sortis du bus, on souhaite marcher pour revenir vers l’entrée et profiter des différents points d’intérêt. C’est là aussi qu’on s’aperçoit que ce parc n’aura rien de « sauvage » puisque les chemins sont tracés et recouverts de planches de bois. Ce ne sera pas vraiment de la rando!
Mon sentiment pendant la matinée est plutôt mitigée. Certes, nous voyons des paysages magnifiques. L’eau de la rivière forme plusieurs « piscines » avec des couleurs que l’on aurait jamais cru possible au naturel. Les arbres aux couleurs très automnales se reflètent dans l’eau, ce qui donne un effet whaou!!!
Un petit Selfie par ci…
Mais la foule de chinois se bousculant pour prendre la Photo et le Selfie du siècle gâche complètement le plaisir…
Heureusement, l’après-midi est moins bondée (ben oui, faut déjà qu’ils repartent pour visiter autre chose), et est donc plus agréable.
Autre déception, nous ne dormirons pas dans le parc… Nous nous arrêtons dans un des villages (il y en a 3) pour sonder un peu le marché. Effectivement, on trouve facilement des chambres, dans ce qui sont en fait des anciens hôtels. Ils ont un certain monopole aujourd’hui, les prix sont carrément excessifs! Les chinois ne négociant pas vraiment, il nous est difficile de le faire.
Tant pis, on se résigne à ne rester qu’une journée, et on marche vers la sortie. Nous n’aurons pas tout vu du parc mais c’est pas grave!
Une fois sortis, on essaie de faire changer nos tickets de bus pour partir le lendemain à Chengdu (et non le surlendemain comme prévu initialement). On peine à se faire comprendre. Heureusement, deux chinois parlant anglais nous aident. Mais là-aussi, on nous demande un surcoût trop important pour changer le ticket.
On est un peu déçus, surtout qu’on ne sait pas du tout ce qu’on va pouvoir faire le lendemain. Le village à côté du parc est très touristique, et ne présente aucun intérêt… On décide malgré tout de rester sur place une journée de plus, en espérant également obtenir une place dans notre dortoir. Ce fût une simple formalité au final même si nos hôtes nous ont vu arriver plus tôt que prévu… Imaginez un petit vieux ne parlant pas anglais et essayant de comprendre la raison de notre présence alors qu’on avait bien insisté pour revenir le jour d’après!
Jiuzhaigou, sans les chinois
On se lève un peu dubitatif sur ce qu’on va faire de la journée. On décide d’aller voir d’autres villages qu’on avait aperçu au bord de la route. On avait notamment pu voir lors de notre arrivée une sorte de parc d’attraction… Comme on a rien d’autre à faire, on y va! La marche sur la route n’est pas terrible avec la circulation, mais on essaie de profiter de la vue sur les montagnes aux alentours. Arrivés dans un premier village, on se rend compte qu’il y a un petit chemin en direction de lieux de culte tibétains pour grimper sur la montagne. Vous savez, ceux qui sont entourés de banderoles de tissus rouge, bleu, jaune, blanc, …? On retrouve alors des chemins plus nature, et ça fait du bien! On passe alors l’après-midi à se promener tranquillement, sans aucun chinois à l’horizon.
Une fois redescendus, nous allons voir de plus près ce fameux parc d’attraction. Et c’en est bien un! Des groupes de chinois se massent pour aller voir un spectacle folklore local. Très kitsch!
On retourne alors vers notre hôtel et on profite une dernière fois du restaurant tibétain.
Notre semaine à la montagne est terminée. Nous prenons le bus le lendemain matin à 7h30. Que du bonheur: 10h de route de montagne à côté d’une femme qui vomit à chaque virage… et après c’est sa fille qui s’y met! Le pauvre mari avait un sacré boulot pour gérer les sacs de chacune…
C’est ça aussi le voyage!
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