Après tout ce temps passé en Chine, on a quand même hâte de découvrir un nouveau pays! De Jinghong, deux villes laotiennes sont accessibles en bus: Luang Namtha (la plus proche de la frontière) et Luang Prabang, un peu plus loin. Après avoir discuté avec nos nouveaux acolytes Michelle et Jeffrey (deux américains rencontrés dans notre hostel), nous optons pour Luang Namtha pour explorer un peu le nord du pays.
Passage de frontière
Le bus part de la gare du nord (cf. Nos aventures à Jinghong, où on nous avait dit que le bus ne passait pas par celle du sud, plus proche de notre hostel), on partage le taxi avec nos deux américains.
On attend devant notre (vieux) bus (tout pourri) et on constate que pour une fois, on ne sera pas très nombreux (on est même pas 10)! Il démarre, et vingt minutes plus tard nous voilà… dans la gare du sud ?! Ils se sont bien fichus de nous!
Mis à part ça, le trajet se passe bien. Nous nous arrêtons dans la ville avant la frontière, où on comprend qu’il faut changer de bus (merci encore à Michelle pour ses talents de traductrice!). On ne gagne pas vraiment au change mais tant pis. Des hommes montent dans le bus pour échanger des yuans contre des Kips. Grâce à Jeffrey qui nous avait averti que les billets de 1 000 et de 10 000 se ressemblaient énormément, nous avons échappé de justesse à une arnaque en vérifiant bien le change… Nous voilà donc quasi millionnaire avec nos 975 000 Kips 🙂
A la frontière chinoise, on passe sans soucis. Au poste du Laos, on commence par payer une “taxe touristique” de 2$… M ouais, ça sent l’arnaque mais nos amis américains sont du genre à ne pas provoquer d’ennuis et à payer donc on décide d’en faire de même… Ensuite, vient le moment de payer le visa. Il coûte 30$ pour les français, mais il faut rajouter encore 2$ pour « frais de dossier » (et apparemment, ce n’est pas le cas pour tous les postes frontières…)… Nous payons mon visa en dollars, mais n’en n’ayant pas assez pour celui de Julien, nous paierons aussi en Yuans et en Kips (taux de change pas très intéressant, mais bon pas le choix…).
On reprend le bus, et après deux petites heures et une grosse pause pour cause de route « coupée », nous arrivons au centre de Luang Namtha.
Premières impressions en terres laotiennes
Et là… C’est le choc! Après plusieurs semaines passées exclusivement en compagnie de touristes chinois, nous sommes ici entourés de touristes occidentaux, et pour une bonne partie, de français.
Nous trouvons très rapidement une chambre dans une guesthouse juste en face de là où le bus nous a posé. C’est une chambre toute simple, avec salle de bain privative, mais à un prix vraiment dérisoire, même par rapport à la Chine (60 000 kips, soit environ 7€).
Bon, par contre, faut pas s’attendre à un sourire de la part de la patronne ☺.
On profite de la soirée avec Jeffrey et Michelle, en goûtant mon premier fruitshake (autrement dit: du jus de fruit avec des glaçons mixés) et notre premier plat laotien (le laap). On faut également un tour au marché du nuit, qui est tout petit et n’a vraiment rien d’exceptionnel: on est loin des standards chinois!
Une journée à vélo autour de Luang Namtha
La ville de Luang Namtha n’offre en elle même que très peu d’intérêt… Par contre, elle est située juste à côté d’un parc naturel protégé, Nam Ha. C’est en grande partie une jungle, où l’on peut croiser toutes sortes d’animaux. Et on ne peut accéder à ce parc qu’en passant par un séjour organisé (au Laos, l’éco-tourisme permet de reverser de l’argent aux villages traversés). Mais qui dit séjour organisé, dit dépense en plus par rapport à notre budget! On prend le temps de la réflexion pendant une journée de vélo. On commence par aller voir une cascade. Le chemin pour y aller est très joli. On passe par de petits villages, où on sent vraiment plus de pauvreté par rapport à la Chine. On arrive aux cascades et il faut payer un droit d’entrée à un petit papy. On est loin des chutes du Niagara… mais c’est mignon quand même!
On repart assez vite pour chercher un endroit où manger. On trouve une petite épicerie, qui nous préparera des soupes instantanées (pour changer) en l’agrémentant d’un oeuf et avec un assortiment de légumes/herbes. On continue notre chemin, on croise encore beaucoup de villages et on profite du paysage. On verra un premier stupa, puis un deuxième à côté d’un temple.
Après avoir rendu nos vélos, on se renseigne ensuite auprès d’une agence (Forest Retreat) qui propose un trek de 2 jours plutôt intéressant dans la jungle.
Le patron de l’agence possède également un resto à la même adresse, on en profite pour discuter du trek avec Jeffrey et Michelle autour d’un bon plat loaotien. Ça sera l’occasion pour nous d’y apprendre qu’ils sont végétaliens. Heureusement pour eux, la cuisine laotienne est constituée essentiellement de légumes… et de “sticky rice” (riz collant). On pose nos dernières questions au patron de l’agence, et on tombe d’accord: nous voilà donc partis à 4 pour deux jours dans la jungle!
En immersion dans la jungle
Première journée intense en émotions!
De bon matin, nous voilà devant l’agence pour attendre le tuk-tuk qui nous emmènera au début du trek. Surprise: nous ne serons finalement 4, mais 6 touristes aventuriers! Nos compagnons de dernière minute sont Carine et Jeremy, deux français habitant à la Réunion. Ils sont arrivés assez tard la veille, et notre présence dans le groupe en tant que français les a convaincus d’embarquer pour ce trek!
Notre petit groupe sera encadré par 2 guides: Phonsak l’expérimenté à l’avant, et Xaiphoung le petit jeune qui ferme la marche.
20 minutes et un tour au marché plus tard, nous voici au début de la rando!
On commence par grimper sur un chemin facile et notre guide nous montre les plantations de riz. On continue notre grimpette jusqu’à la pause déjeuner.
On commence par le dressage de table: deux feuilles de bananier à même le sol! Nos guides disposent ensuite la nourriture dessus (qu’ils ont emmené dans des petits sacs depuis Luang Namtha): des légumes cuisinés en sauce (tomate, aubergine), des oeufs et du tofu pour nos amis végétaliens. Ils nous donnent notre sticky rice plié dans des feuilles de bananier et nous montre comment on doit manger. C’est très simple en fait: pas besoin de couverts, il suffit juste de former une boule de riz dans ses doigts et saucer! On est un peu surpris au début, mais on se fait vite à cette façon de manger.
Alors que nous n’avons pas encore vu d’animaux sauvages, la surprise arrivera pendant notre repas: un beau serpent bien vert qui se faufile dans l’arbre en face de nous! Et apparemment il est pas très gentil celui-là s’il nous mord… Moi qui rêvait d’une sieste, ça m’en a bien ôté l’envie!
On repart en direction d’un village, où on s’arrêtera une petite demi-heure. Des petites filles vendent des bracelets.
On fait un petit tour du village, qui est quand même bien isolé.
On est sur le point de partir quand une petite fille arrive en pleurant, escortée par son groupe de copains: elle s’est bien entaillé le pied en marchant sur un objet coupant (Phonsak nous confiera que ça arrive assez souvent…). Jeremy s’improvise alors médecin et déballe son attirail pour soigner la petite fille. Il en profitera pour s’alléger de sa grosse pharmacie ambulante, qu’il trimballe tout le temps en voyage… Et oui, c’est ça de travailler dans un hôpital!
Nous voilà ensuite repartis pour une après-midi de marche. Le rythme est assez soutenu, avec Jeremy toujours en tête. Le ciel est menaçant, on décide d’enfiler la “capuche pluie” de mon sac au cas où. A peine le temps de relever la tête que tout le monde est déjà parti. On ne voit pas qu’il y a deux chemins et bien sûr, on fait nos boulets en prenant le mauvais ?… Heureusement, on s’en rend compte assez vite, et on entend rapidement Xaiphoung qui est venu nous chercher!
La pluie s’invite définitivement sur la fin de l’après-midi, avec l’orage. On est déjà bien mouillés de transpiration (la chaleur humide de la jungle est surprenante) et les arbres nous protègent, donc ce n’est pas si grave… Par contre, ça rend le sol hyper glissant, et tout le monde finira les fesses par terre.
On arrive dans à campement vers 16h30. Il était prévu une baignade dans la rivière, mais la pluie nous décourage. On découvre notre chambre pour la nuit: des sacs de riz tenus par des bambous. Mais on aura des moustiquaires ☺! On met des habits secs pendant que nos guides, avec deux autres hommes du village, commencent à préparer le repas (il faut anticiper, il fait nuit très tôt). Le repas sera encore très bon, toujours du riz et des légumes, mais hyper bien assaisonnés et agrémentées de plantes de la jungle.
Après ce festin, notre guide Phonsak décide d’aller pêcher en pleine nuit. Faut bien qu’il utilise le petit joujou qu’il s’est confectionné depuis que nous sommes installés au camp! On part l’observer: il est balèze! Il ramène des petits poissons, qu’il mangera au petit-déjeuner. Il nous montre aussi un poisson boule, complément apeuré.
Nous sommes près d’un feu de camp, quand Jeremy ramènera un morceau de bois contenant une belle araignée… prise en photo des centaines de fois, pendant que je contenais ma peur comme je pouvais!
On décide après ça d’aller se coucher, car la journée nous a quand même bien fatigué.
La nuit ne se passe pas si mal, malgré plusieurs réveils nocturne.
Deuxième journée plus cool
Le petit-déjeuner sera également composé de riz et de plantes/herbes de la jungle. Pas mal! Certains goûteront la peau de buffle séché cuite dans les braises, la grande spécialité du coin. C’est pas mauvais, mais ça passerait mieux à l’heure de l’apéro!
Après ce copieux petit-déjeuner, on commence notre deuxième journée de trek dans la jungle par une petite traversée de rivière, et c’est parti mon kiki!
La marche est censée être plus courte aujourd’hui, mais elle reste quand même assez difficile, avec de belles montées et descentes bien glissantes. Heureusement, la pluie a cessé. Notre guide est rigolo, un vrai homme de la jungle. Il nous fait goûter des plantes, aiguise sa machette, fabrique une arbalète….
Pour le déjeuner, toujours le même régime mais on se régale.
L’après-midi est un peu plus cool. On termine vers une rivière, où on peut s’amuser à imiter Tarzan en se jetant à l’eau à l’aide d’une liane. Le trek s’achève par la traversée de la rivière en deux temps, avec une eau qui nous arrive presqu’à la poitrine et pas mal de courant. L’aventure!
Mais ça y est, c’est terminé. Le tuk-tuk vient nous chercher pour une heure de route jusqu’à Luang Namtha. Nous sommes tous bien fatigués, et bien contents de prendre une douche.
Prochaine étape: Nong Khiaw, avec nos nouveaux amis Jeffrey, Michelle, Jeremy et Carine!
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