Après ce magnifique mois passé au Laos, il est maintenant temps de rejoindre le cinquième pays de notre tour du monde: le Vietnam! On en attend quand même pas mal de ce pays, où Julien va retrouver ses « racines ».
De Paksé, plusieurs destinations s’offraient à nous: Hué, Ho Chi Minh, et autres villes principales du Vietnam… mais nous avons choisi de commencer par les plateaux du centre, et par la petite ville de Kon Tum. De là, nous avions vu qu’il était possible par la suite de rejoindre Ho Chi Minh Ville.
Le passage de frontière: un passage en douceur
Nous partons de Paksé à 5h30 du matin (et ça pique un peu :)). Un tuk-tuk vient nous chercher dans notre Guesthouse et nous emmène à la gare routière. On profite une dernière fois de la quiétude de ce pays…
Il nous dépose, mais ce n’est pas vraiment une gare routière! C’est plutôt ce que j’appellerais le « quartier vietnamien », avec quantité de restaurants et de boutiques, avec enseignes écrites en vietnamien. C’est là que nous attend notre mini-bus, qui partira aux alentours de 6h30. Cela laisse le temps à Julien de profiter d’un premier petit-déjeuner à la vietnamienne: Pho et café! Cela nous permettra également de liquider nos derniers kips puisqu’à priori le déjeuner est compris avec nos tickets…
Nous partons à l’heure. Je dois négocier ma place à l’avant du bus, mais je comprend vite pourquoi: les vietnamiens ne doivent pas se sentir très bien dans le bus, ils montent tous le plus devant possible! Le bus n’est pas rempli, mais il fera de nombreux arrêts pour prendre des gens au passage, à grands renforts de klaxons dans tous les villages.

Voici mon “pote”: il a adoré se coller à moi une bonne partie du trajet, tout en tenant son téléphone à l’envers pour téléphoner!
Nous faisons une pause déjeuner à… 10h30! Le repas étant bel et bien inclus dans le trajet, on en profite. Du riz, des légumes, de la viande et du poisson,… c’est plutôt fourni.
La route reprend, nous nous arrêtons encore quelques fois pour prendre des gens sur la route. Après quelques virages plutôt durs à supporter, nous arrivons vers 12h à la frontière.
Côté Laos, tout se passe à peu près bien. On remplit le formulaire de sortie, mais l’officier met un peu de temps à voir que nous avons eu une extension de visa. Il a fallu lui montrer la page, suivi de quelques secondes de réflexion (à la laotienne) pour qu’il tamponne comme il faut le passeport. Encore un passage de frontière où nous sommes les derniers à passer… Heureusement, le chauffeur du bus est patient ☺
Côté Vietnam, zéro problème étant donné que nous avons déjà nos visas aide (de toute façon obligatoire, pas possible de le demander à la frontière). Vers 13h, nous sommes officiellement au Vietnam! Pour le moment, on ne voit pas beaucoup de différences, tout était déjà écrit en vietnamien durant nos derniers moments au Laos!
L’arrivée à Kon Tum
Vers 15h30, nous y sommes! Le bus nous dépose au bord de la route (on découvrira plus tard qu’il s’agit en fait de la gare routière). 3 moto-taxis se jettent sur nous: « Où est ce que vous allez? Venez avec moi! ». Alors là:
– Premièrement: on ne m’agresse pas après une journée de bus;
– Deuxièmement: on a aucune idée d’où on veut aller;
– et troisièmement: comment tu penses pouvoir caser nos 5 sacs sur ton petit scooter?
On regarde donc vite faite sur notre application maps.me où est le centre ville, et surtout l’hôtel que nous avions repéré. On est à 3 ou 4 kms, on décide de les faire à pied!
On marche pendant plus d’une heure, parce qu’évidemment, on se perd un peu… Faut dire que nous sommes retournés dans une ville type « chinoise », avec son lot de magasins, de restaurants, de circulation, de bruit… et que tout se ressemble!
On trouve quand même l’hôtel de l’on voulait, le Thinh Vuong. 250 000 dôngs, soit l’équivalent de 10€ la nuit, pour la meilleure chambre que nous ayons eue depuis très longtemps! Elle est super spacieuse, hyper propre. Ça change de toutes nos chambres au Laos ?
On commence l’exploration de la ville pour aller trouver de quoi manger: un sandwich, un sorte de pierrade, et une glace! Et oui, au Vietnam, nous retrouvons une chaîne de fast-food, locale cette foid-ci (Jollibee), avec des glaces dont les prix défient toute concurrence (3 000 dôngs, soit 10 centimes). Y aurait de quoi devenir facilement obèse dans ce pays!
Premier jour à Kon Tum: à bicyclette!
Le lendemain, on commence par trouver une boulangerie pour prendre notre petit-déjeuner. Là-aussi, on retrouve des boulangeries comme en Chine! La seule différence: ici, il y a du pain presque comme chez nous (bien croustillant, mais avec peu de mie à l’intérieur donc très très léger!). Merci quand même l’héritage français!
On achète quelques gourmandises, que l’on combine avec un café. Nous sommes dans la région du café, ça tombe bien! Il est vraiment bon, combiné à du lait concentré sucré: le fameux “ca phe sua”. Les vietnamiens le boivent en général avec des glaçons (“ca phe sua da”), mais on a le choix.
Nous sommes ici dans la région surnommée « central highland », ou « hauts plateaux du centre ». Bon… tout est relatif puisque nous ne sommes qu’à 300 mètres d’altitude, et qu’il doit faire 30 degrés l’après-midi. Pas vraiment ce que j’appelle des hauts plateaux!
La ville est connue pour son église en bois (et oui, j’ai bien dit: église, et non pagode), et ses minorités ethniques.
L’intérêt étant d’aller voir les petits villages perdus dans les montagnes aux alentours. Le problème: si on veut aller plus loin, il nous faut un moyen de locomotion. Le scooter serait le véhicule le plus approprié, et d’ailleurs nous lu beaucoup de blogs à propos de périples en moto au Vietnam. Cependant on nous a beaucoup mis en garde contre ce moyen de locomotion. En effet, nos permis français ne sont pas reconnus au Vietnam donc aucune assurance ne serait valable s’il nous arrivait le moindre truc. Et en cas de contrôle, c’est l’inévitable amende. Le risque est trop grand pour nous. La solution aurait été de passer par une agence (notamment Easy Rider, qui propose des séjours à moto) mais pour quel coût?
Tant pis, pour nous ce sera le vélo! Au moins, ça nous fera faire un peu de sport ?
Parenthèse médicale
Nous décidons donc de louer une bicyclette. Notre hôtel nous conseille un loueur, plus ou moins officiel puisqu’en fait c’est un vendeur de vélos.
Mais avant d’aller chercher nos vélos, on décide d’aller voir un médecin pour Julien. Il a en effet une plaie d’origine inconnue à la cheville gauche (désolé, pas de photos!), et c’est enflé autour. Comme ça ressemble à une infection, on ne préfère pas prendre de risques et on se rend à une sorte de cabinet médical (là-aussi sur recommandation de notre hôtel, de la gérante même!). Son autre blessure à ce pied est plutôt classique : ce qu’on appelle communément le “pied d’athlète” (je vous laisse chercher sur Internet, rien de bien passionnant sur le sujet mais pas très sexy ;-)). On fait donc 1 pierre 2 coups.
La devanture ressemble à une pharmacie, et on est accueillis quasiment par tout le staff : 3-4 petits jeunes vietnamiens en blouse blanche! L’une d’entre eux parle anglais, et nous fait patienter après que Julien lui aie expliqué la raison de notre présence.
On est reçu par un médecin quasiment dans la foulée, et notre jeune amie reste à nos côtés pour assurer la traduction. Pas évident malgré tout de bien se faire comprendre, entre la barrière de la langue (ça baragouinait dur des 2 côtés!) et le fait qu’on ne savait absolument pas comment Julien s’était blessé! Le médecin examine Julien, le re-questionne, puis annonce son diagnostic pour pouvoir se re-concentrer sur son profil Facebook: ce sera donc désinfectant et cicatrisant type “Betadine” pour les plaies, et antibiotiques/anti-inflammatoires/vitamines pour le traitement.
Une autre jeune fille prend le relais pour la prise de sang. Au grand bonheur de Julien, celle-ci se fera à l’aide de la classique seringue! Les résultats arriveront seulement 5 minutes plus tard, mais aucun changement dans la prescription puisque rien d’anormal dans le sang.
La consultation s’achève par le nettoyage des plaies au pied de Julien. Là aussi c’est plutôt comique, entre la fille qui nettoie la plaie, celle qui regarde en donnant plus ou moins des instructions, et le gars qui arrive derrière pour regarder aussi, sans oublier celui qui passait et qui a vu de la lumière… Bref, on les aura bien amusés!
On part donc soulagés, en espérant que le traitement sera celui de la guérison.
Ps: on vous rassure, il est guéri depuis plus d’une semaine maintenant!
A vélo : c’est parti mon kiki!
La boutique de vélos se situe également dans les parages.
A nos montures, c’est parti!
Après être passés à la gare vérifier les horaires de bus pour notre prochaine destination (détails à la fin de l’article), nous partons voir le village de Dak Bla, au nord de la ville supposé appartenir à la minorité ethnique des Ba Na. Il y en a plusieurs autour de la ville, mais quand on est sur une petite bicyclette sans vitesse dans un endroit vallonné, il faut choisir!
Cependant, nous arrivons rapidement à voir notre première maison typique, qui est en fait la maison communale (là où se décident les décisions importantes du village, où se font les fêtes de villages, entre autres).
Nous continuons un peu et nous arrivons au village. Rien ne nous fait penser que nous sommes bien dans le village d’une minorité (personne ne porte de costume traditionnel), mais nous nous arrêtons dans une école où tous les enfants nous regardent pendant un bon moment.
Et oui, pas beaucoup de touristes ici, donc une tête blanche ne passe pas inaperçue! Beaucoup de « hello » aussi entendus en chemin au fur et à mesure que nous croisons des gens!
On fait machine arrière pour trouver un lieu pour manger. On trouve un petit boui-boui dans le village d’à-côté, où nous perpétuons la tradition du Laos: la soupe! Et elle a d’ailleurs plus ou moins le même gout… Nous sommes installés sur les tables et des chaises « dinette » (mais ce sera aussi le cas dans beaucoup d’endroits au Vietnam). Elles sont en plastiques, et en France on s’en serait servi pour faire manger les enfants… C’est adapté à la taille des Vietnamiens (et encore, la nouvelle génération est globalement aussi grande que chez nous), mais pas hyper pratique pour nous!
Dans le « restaurant », nous sommes à coté d’un groupe de filles (incluant les gérantes) qui jouent au carte assez bruyamment. Le mari de l’une d’entre elle les rejoint et fait ami ami avec Julien, qui entraîne son vietnamien. Il a l’air fasciné par le fait que l’on vienne de France et le félicite d’avoir pu épouser une occidentale ?
L’estomac rempli, nous repartons vers le centre-ville pour voir cette fameuse église en bois. Les missionnaires français en 1850 ont introduit le catholicisme ici et partout au Vietnam (il y aurait entre 8 et 10% de catholiques dans le pays).
Nous arrivons devant, et en effet, elle a un style très particulier, presque savoyard.
Nous voyons plusieurs personnes à l’intérieur en train de prier, elle est donc encore active! Même les alentours de l’église sont sympa, avec pas mal d’espaces verts. On continue sur l’avenue, et il y a en fait beaucoup d’églises, plutôt récentes. On se croirait presque revenus en France!
On s’arrête pour aller boire un café, petite habitude que nous garderons car il est vraiment bon dans cette région.
Juste après, la chambre à air de ma roue avant décide de se suicider… je me retrouve à plat! Heureusement, il y a toujours un réparateur à côté de toi au Vietnam! Bien sûr, ce changement n’est pas gratuit. Surtout que notre ami réparateur insiste pour changer la chambre à air plutôt que la réparer. Après quelques échanges, il nous fait comprendre qu’il ne peut pas la réparer car elle est trop vieille et trop abîmée, mais nous propose d’écrire un mot à destination du loueur pour que ce dernier nous rembourse le coût du changement.
Note après coup: oui nous avons bien été remboursés et sans rechigner!… On s’apercevra à notre prochaine destination que notre ami avait bien gonflé le prix de la location… et que donc ce geste était le minimum qu’il puisse faire!
La nuit est tombée, et nous décidons de continuer notre visite de Kon Tum à pied. Le centre-ville est sympathique, sans être transcendant. Il y a un grand marché juste à côté de notre hôtel, qui ne diffère pas beaucoup des autres marchés que nous avons pu voir ailleurs en Asie. La ville est calme, et encore plus à partir de 18h!
Pour notre diner, nous choisissons de manger coréen à côté de chez nous, histoire de changer un peu. Pas mal!
Deuxième jour: on continue à pédaler!
Le lendemain, on continue sur notre lancée avec notre petite bicyclette. Nous commençons par visiter le musée de Kontum, bien caché au détour d’un rond point. Au rez-de-chaussée, nous avons un peu peur car tout est écrit en vietnamien, sans traduction!
Heureusement, on retrouve à l’étage des explications en anglais. Ce musée est essentiellement basé sur les différentes ethnies vivant dans la région, et nous en apprenons un peu plus sur leur mode de vie. Bon, aujourd’hui, il y a quand même plus 80% de vietnamiens dans la région, donc difficile d’observer ces minorités…
En partant, Julien demande conseil sur ce qu’il y aurait à voir de l’autre côté de la rivière à la fille de l’accueil. Celle-ci nous montre une direction en nous parlant d’un lac. Nous tentons l’expérience et prenons une route un peu moins fréquentée (ce qui fait du bien quand on est à vélo!). Nous traversons des villages, on continue à voir beaucoup d’églises…. La route commence à monter sérieusement, dur avec nos vélos et en plein soleil! On arrive vers ce qu’on suppose être le lac… plutôt un plan d’eau! Par contre, nous traversons des paysages magnifiques, avec des rizières et des oiseaux!
On décide de déjeuner dans un petit village, où on goûte des Banh Xeo, des sortes de crêpes qu’on enroule dans des feuilles de riz (comme un nem). On se régale!
Le retour vers Kon Tum est plus tranquille car on descend cette fois ☺. On traverse une forêt où est prélevé le caoutchouc, et on tombe sur un lycée, peut-être agricole, où des lycéens nous observent (et on est samedi!). Un groupe dépasse sa timidité pour venir me voir et faire la traditionnelle photo! Par contre, je ne sais pas qui leur enseigne l’anglais, mais leur niveau n’est pas au top!
On repart tranquillement vers la ville, très contents de cette balade.
On profite de la fin d’après-midi pour visiter le séminaire (encore une trace des missionnaires français), où on peut voir les classes de catéchisme.
On finit notre balade à vélo par un très beau coucher de soleil vers le pont suspendu, un peu à l’écart de la ville. Le pont n’a rien d’extraordinaire, mais la vue est vraiment belle.
Nous terminons là avec notre première destination du Vietnam, qui fût une très bonne surprise. Nous ne serions jamais passés par là si nous étions allés au Cambodge! Ça nous fait aussi du bien de s’éloigner un peu des circuits touristiques après un mois au Laos où nous nous sommes toujours retrouvés entre voyageurs/touristes.
Maintenant, place à Buon Ma Thuot, toujours dans les hauts plateaux du centre!
Pour voir les photos de notre première étape vietnamienne, c’est par ici.
Et pour retrouver l’ensemble de nos photos prises au Vietnam, il suffit de cliquer là.
PS concernant le bus vers Buon Ma Thuot: Après un mois au Laos où nous sommes passés par des agences pour les tickets de bus, ce fût un peu laborieux…
Nous avons commencé par aller une première fois à la gare routière pour se renseigner sur les horaires. Plusieurs agences se conccurencent mais te proposent exactement le même prix… Nous apprenons qu’il y a un bus qui part à 17h30, parfait pour le lendemain. On réfléchit et on regarde sur les possibilités d’hébergement à Buon Ma Thuot car ce bus nous fait arriver à 22h30, un peu tard pour chercher un logement une fois sur place. On trouve un hôtel, on réserve, on retourne à la gare… et il n’y a plus le bus à 17h30, le dernier part à 11h! Apparemment, la fille du matin s’est trompée… Cet horaire est bien trop tôt pour nous car nous n’avons pas fini notre visite du coin. On retourne à l’hôtel pour tenter d’appeler là où nous avions réservé pour voir s’il y a la possibilité de décaler la réservation, et heureusement c’est bon!
Il nous a quand même fallu encore une fois retourner à la gare le lendemain pour acheter notre ticket. Départ prévu à 7h du matin le lendemain!
Pfiou!
Merci pour les infos… mais jollibee c’est philippins 😉