Nous sommes restés une semaine dans l’ancienne capitale du sud du Viêtnam, Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh Ville, “HCMV”). Les raisons principales: demander notre extension de visa, et retrouver les anciens lieux de vie de la famille de Julien.
Voici un petit récapitulatif de ce que nous avons vécu ?
Une arrivée un peu trop matinale
De Dalat, nous avons pris un bus de nuit à 21h pour HCMV. Le trajet se passe tellement bien que nous arrivons plus tôt que prévu: 2h30 du matin au lieu de 4-5h! Nous avions prévu d’arriver à la Dang’s guesthouse au petit matin, et on se retrouve en pleine nuit, à moitié endormis, agressés par les chauffeurs de taxis au taquet dès notre sortie de bus! Pour la petite histoire, nous avions réservé notre chambre par l’intermédiaire de l’amie de la maman de Julien qui connaissait quelqu’un: Mme Cuc. La guesthouse qu’elle gère (Dang’s guesthouse) est située en plein centre-ville, dans le quartier “backpackers” (district 1).
Nous sommes donc hors du bus, et les taxis sont toujours au taquet. L’un d’eux cherche à comprendre où nous voulons nous rendre, et on lui montre l’adresse. Il semble connaître et part. Nous avions repéré sur notre appli GPS maps.me que nous étions juste à côté, mais nous nous demandions aussi comment contacter Mme Cuc car à cette heure-ci elle devait sûrement dormir. Le temps qu’on réfléchisse, le chauffeur de taxi qui nous avait parlé revient vers nous accompagné d’une petite dame… c’est Mme Cuc! Après tout ce qu’on avait entendu sur Saigon (les vols, les agressions, les arnaques), la première approche a été plutôt positive.
Nous n’avons pas économisé le prix de la chambre, mais nous étions bien heureux d’avoir un lit à cette heure-là!

Avec Mme Cuc!
La galère de l’extension de visas
Nous avions demandé un visa de 2 mois à l’ambassade du Vietnam au Laos, mais il nous avait été refusé. En se renseignant un peu plus tard, il existe en fait deux visas touristiques: l’un de 1 mois et l’autre de 3 mois. Forcément, quand on demande 2 mois, ils réduisent à 1 mois…
Nous avions donc une fin de visa au 5 janvier, et un avion le 12, que nous ne pouvions finalement pas modifier sans avoir de frais.
Il nous fallait impérativement demander une extension de visa!
Il existe deux solutions pour demander l’extension:
– Aller directement au service d’immigration à Ho Chi Minh Ville: cela coûte 10 dollars par passeport, mais nous avions lu qu’il était quasiment impossible de réussir par ce biais.
– Se rendre dans une agence de voyage (et elles s’alignent toutes dans le même quartier) et payer entre 45 et 100 dollars par passeport: pas vraiment de refus possible, mais c’est extrêmement cher pour juste 7 jours de plus…
On a décidé de quand même tenter notre chance au service d’immigration, dès notre arrivée à Saigon (donc juste après notre arrivée nocturne). Première difficulté: trouver le bon bureau. Une fois dans la bonne salle, il n’y a heureusement pas trop de monde. La suite s’annonce mois positive puisque le suisse qui nous précède est recalé direct: obligation de passer par une agence pour une extension de visa touristique… C’est notre tour, et Julien explique notre situation pour justifier notre besoin d’étendre nos visas sans passer par une agence. La dame qui s’occupe de nous semble compréhensive, et procède à une rapide vérification sur notre situation en appelant Mme Cuc. Cette formalité terminée, elle nous remet le formulaire de demande d’extension de visa à compléter. Nous le parcourons et notons qu’il faudra le faire signer par Mme Cuc et par la police.
Une fois revenus à la guesthouse, Mme Cuc nous explique qu’elle doit enregistrer chaque client auprès de la police chaque soir à 21h. Elle n’a pas pu le faire pour notre première nuit car nous sommes arrivés trop tard. Elle nous propose d’y aller ensemble le lendemain matin, et nous sommes donc obligés d’attendre.
Le lendemain, on se rend donc au poste de police avec elle. Après quelques péripéties, nous arrivons à obtenir le fameux tampon en fin de matinée. Nous nous pointons dès le début d’après-midi au service d’immigration. Cette fois-ci, la salle est pleine et nous patientons un peu plus d’une heure. Notre tour arrive et c’est là que mes nerfs ont lâché: la dame qui nous reçoit regarde à peine nos formulaires et nous annonce que nous sommes obligés de passer par une agence pour l’extension de nos visas touristiques! Comme je suis à deux doigts de lui arracher les cheveux, les yeux et tout et tout, je sors de la salle en laissant Julien parlementer. Après quelques minutes d’échanges, il arrive à obtenir son accord, mais seulement jusqu’au 12 janvier (date de notre sortie du territoire) et sur présentation de la confirmation de notre vol.
En résumé, il est possible de faire sa demande en direct si et seulement si: vous connaissez une personne du coin qui se porte garant pour vous, et si vous avez du temps. Car oui, il a fallu patienter 8 jours avant d’espérer récupérer nos passeports…
Julien retrouve ses racines
Et oui, les grands parents et la maman de Julien ont vécu à Saigon pendant plusieurs années avant de partir en France à la fin de la guerre du Vietnam. Il n’y a plus de famille dans cette ville, mais ce fût l’occasion d’aller voir le quartier où ils ont vécu et grandi. Certains lieux ont changé, d’autres non… Je pense par contre qu’il y a beaucoup plus de circulation qu’avant, c’était assez pénible dans ce coin-là ?.
Les visites
Nous n’avons pas visité très intensément la ville tous les jours, on avait aussi besoin de se reposer! On vous cite juste les points les plus marquants pour nous:
Le musée de la guerre
C’est LE musée à voir à Saigon. Il retrace l’histoire de la fin de la colonisation de la France, et surtout la période de la Guerre du Vietnam. Les images ne sont pas toujours facile à voir, mais cela permet de mieux comprendre l’histoire, que l’on ne connaissait pas assez…

Une grande partie aussi sur l’agent orange, un produit chimique deversé par les américains, qui a fait beaucoup de dégâts
Les tunnels de Cu Chi
La visite est complémentaire à celle du musée. Le site se situe dans le village de Cu Chi à 70 kilomètres de Saigon. Pour y aller, nous sommes passés par un tour. Difficile d’y échapper, vu la distance! Et la visite guidée est obligatoire pour bien comprendre toutes les installations du site. On a eu de la chance car le guide était un comique, rendant notre visite plus agréable ?. Pour résumer, des tunnels ont été construit à cet endroit stratégique par les vietcongs, les habitants du nord du Vietnam, aidés par des habitants du village. On peut y voir les cachettes, les pièges pour les américains… La visite a été une bonne surprise! Le seul point un peu plus négatif: je ne vois pas l’intérêt d’avoir mis un stand de tirs à armes à feu en plein milieu. De toute façon, c’était payant (prix à la balle tirée, variant selon le modèle de fusil) et on ne l’a pas fait.
Le quartier chinois de Cholon
On a passé une journée à se balader à pied dans ce quartier, où on peut voir de beaux temples. Il y a un côté beaucoup plus authentique dès que l’on s’éloigne de l’hypercentre.
Le quartier “french touch”
Les français ont laissé des traces! Il y a une jolie cathédrale, à la française, en plein centre-ville. Juste à côté, on peut voir la poste centrale, qui a un côté aussi très colonisation. Elle est toujours en activité, mais sert plus à vendre des souvenirs qu’à envoyer du courrier! On a quand même pu envoyer notre deuxième colis du voyage, un peu plus de 3 kilos quand même!
Un peu plus loin, on trouve l’hôtel de ville, toujours très frenchie. Ils ont aménagé une avenue piétonne en face, très agréable, et blindée la veille de Noël! Ce quartier est le plus riche de la ville, avec beaucoup de centres commerciaux, des boutiques de luxe, les sièges des banques, etc…
Le marché Ben Than
C’est le plus grand marché de la ville. Et c’est vrai qu’il en impose! On trouve de tout! Des vêtements, des sacs, des souvenirs… mais la négociation est inévitable si on ne veut pas payer 3 fois le prix. Nous en avons fait l’expérience à deux reprises. La première fois, très bonne comédienne, la vendeuse cèdera à notre demande presqu’avec les larmes aux yeux… Mouais! En général, on donne le prix qu’on veut, ils ne veulent pas. Il suffit de s’en aller pour qu’ils nous rattrapent et acceptent. C’est fatiguant mais c’est le jeu!
Le réveillon de Noël
Même si tout le monde n’est pas chrétien, Noël est célébré au moins commercialement.
Nous avons commencé notre soirée de réveillon par aller en haut de la plus haute tour de la ville, le Skydeck (ou Bitexco Tower). Il existe une vue panoramique type Tour Montparnasse à Paris, ou alors on peut aussi s’installer dans le bar au 52ème étage et profiter d’une vue quasi équivalente à condition de consommer. La vue panoramique n’est pas donnée, et nous optons donc pour le second choix: quitte à payer cher la vue, on préfère avoir quelque chose à boire. On se rend donc au bar, et bien évidemment les consommations sont outrageusement chères (presque comme en France!). Nos deux mocktails nous coûterons l’équivalent de l’entrée à la vue panoramique.
La vue est jolie, surtout que nous y étions pour le coucher du soleil et nous avons vu les lumières s’éclairer petit à petit. Le seul problème: les vitres étaient vraiment sales. Au prix des consommations, ils pourraient faire un petit effort quand même!
Nous avons poursuivi notre soirée de réveillon en marchant le long de l’avenue menant au centre-ville: les champs Élysées locaux, très animés.
Mais le clou de la soirée fût le restaurant français: La Cuisine. Tenu par un français, né au Vietnam de parents français, qui a grandi à Sète et est revenu s’installer au Vietnam où il s’est marié avec une vietnamienne. Bref… sa cuisine nous a émerveillé les papilles! Non pas que la cuisine asiatique ne soit pas bonne, mais ça nous a fait bien plaisir de manger français et surtout de boire un peu de vin ?.
On est sorti de là bien repus et ruinés ?. Ruiné est exagéré, mais cela reste le repas le plus cher de notre séjour au Vietnam: l’équivalent de 90€ pour deux, alors que nous mangeons en général pour 2 à 6 €… Mais bon, c’est réveillon et ça les valait vraiment!
La cuisine locale
Bon, comme vous l’avez compris, on n’a pas pu manger français tous les jours!
Pour le petit-déjeuner, on s’est tout de suite dégoté le café le moins cher du quartier. Tourisme oblige, difficile de trouver à moins de 30 000 dôngs le café. En fouinant un peu, on s’est trouvé un boui-boui dans une petite ruelle. Il est tenu par une dame bien sympathique, qui nous le fait à 15 000 à notre première venue… Et en bonne commerçante et après avoir discuté un peu avec elle du prix des bananes qu’on venait d’acheter au marché (oui oui…), elle nous le fera à 12 000 les fois suivantes (et il y en aura pas mal!). Accompagné de petites viennoiseries locales, un régal!
Nous avons aussi trouvé un restaurant végétarien pas cher (type grande cantine du coin) et assez copieux (oui, au Vietnam, les quantités sont rarement gargantuesques!), qui fait un très bon bo bun. Testé et approuvé plusieurs fois ☺
On a fait nos touristes de base en allant au Pho 2000, le restaurant où Bill Clinton avait mangé un Pho en 2000. Il est 3 fois plus cher, mais pas 3 fois meilleur malheureusement!
La ville proposant toutes les spécialités, nous avons aussi goûté une spécialité de Hué, une ville au centre du Vietnam. C’était bon, mais là aussi, un peu cher par rapport à la quantité servie.
Dernière grande spécialité locale goutée: la fondue! Comme c’est un plat qu’il vous mieux partager à plusieurs, nous en avons profité lors de nos retrouvailles avec Davoud, que nous avions rencontré en Mongolie! Lui aussi voyage sur une longue période, et retrouvait sa copine japonaise à Saigon. Une bonne soirée!
Et s’en est fini de ce long résumé! Nous avons apprécié notre passage dans l’ensemble, même si la ville est vraiment très fatiguante. Des scooters de partout, même sur les trottoirs, des routes à traverser au milieu de la circulation (quelque soit l’endroit ou la couleur des feux de signalisation!), le bruit des klaxons, la pollution mélangée à une forte chaleur (plus de 35 degrés l’après-midi, qui ne se rafraîchit guère la nuit)… On a d’ailleurs beaucoup apprécié nos excursions à Mui Ne, puis dans le delta du Mékong, qui nous ont permis de nous échapper de cette ville infernale!
D’ailleurs, à bientôt pour la prochaine destination: Can Tho et ses marchés flottants!
Et pas de photo de madame Cuc ? Avec un nom pareil je n’ose imaginer à quoi elle ressemble ! Une face de Cuc certainement.
Bon et Juju à retrouvé ses racines ? Un appel qui vient du cendre ? Vous allez vous installer là-bas ?
La bise les kikis !
Tom, l’homme qui valait 20.000 dôngs.
Ah ah! Bien vu, c’est un oubli de la rédactrice en chef! Et pour info, ça se prononce “couc”.
Et même si j’ai retrouvé mes racines, on est encore bieeen loin de s’y installer 😉