Directement après avoir terminé nos quatre jours de marche autour du Fitz Roy, nous partons vers notre prochaine destination: Bariloche. C’est toujours en Patagonie, toujours en Argentine, mais à plus de 1 000 kilomètres d’El Chalten. Nous aurions pu faire une ou deux haltes sur le chemin, mais n’ayant “que” 3 mois pour rejoindre Lima, il faut avancer!
Un long voyage…. (again and again)
Pour relier les deux villes, nous prenons le bus. Le trajet dure 24h… Rien que d’entendre ça, je prends peur: une journée entière dans un bus, sachant que je ne peux pas vraiment lire ou regarder un film sans être malade… Je sens que ça va être très long. De plus, c’est hyper cher: l’équivalent de 130€ chacun. Nous aurions pu prendre l’avion, mais il fallait retourner à El Calafate, et nous n’étions pas du tout sûrs que ça allait coûter moins cher. Quant à l’option stop: nous ne voulions pas perdre de temps.
NB: D’ailleurs le soir de notre départ, nous avons appris que plusieurs auto-stoppeurs avaient attendu toute la journée pour finalement faire chou blanc…
Nous voilà donc à 20h30 dans le premier bus nous emmenant à Perito Moreno, où nous devons changer de bus. Cette fois-ci, il s’agit de la ville (et non du glacier). A ne pas confondre car en plus ils ne sont pas du tout au même endroit! Le bus part un peu en retard, mais le trajet se passe bien, nous dormons finalement pas si mal, le siège s’incline beaucoup et il y a de la place pour les jambes (même si ça n’a jamais été trop notre problème… au moins un avantage à ne pas être grand!).
Nous étions censés arriver à 8h30, pour prendre un second bus à Bariloche à 10h00. Nous ne saurons pas trop pourquoi, mais le bus a fait finalement un crochet à Los Antiguos (140 kms aller-retour quand même…) avant d’arriver à Perito Moreno à 10h30… La route était très jolie au bord du lac, mais j’aurais bien aimé profiter de cette heure en dehors du bus (car comme il y a des toilettes à l’intérieur, il ne s’arrête quasiment jamais).
A 10h30, second bus! Celui-là est vraiment classe, avec de grands sièges et un plateau repas qui n’est pas constitué d’un sandwich… Le grand luxe! L’intérêt de ce trajet, c’est que nous passons encore une fois par la mythique route 40. Le problème: nous ne sommes pas devant, et ceux qui le sont ont décidé de fermer les rideaux (quel intérêt d’être devant dans ce cas-là?). Nous regardons un peu la route par notre petite fenêtre. C’est un peu monotone, mais certains endroits semblent vraiment chouette. Pour nous distraire, nous avons droit à quelques films, même s’ils sont en espagnol… sous-titrés en espagnol!

Et deuxième exemple (désolé, toutes nos photos prises sur la route ne sont vraiment pas de bonne qualité…)
Nous arrivons finalement vers 22h à Bariloche, après 26h dans le bus. Je suis bien contente d’arriver ☺.
Il est déjà tard quand nous arrivons, et le personnel du bus nous conseille de prendre un taxi. Nous partagerons la course avec Nick, un routard belge qui voyage 5 mois en Amérique du Sud tout juste après avoir presque fini ses études. Nick n’avait pas pu réserver de lit en avance, et a donc décidé de tenter sa chance avec notre hostel.
Après un trajet rapide en voiture, nous arrivons à la réception de l’Hostel Inn. On s’annonce pour le check-in, mais aucune trace de notre réservation (souvenez-vous, celle qu’on avait faite à travers Skype via notre précédent hostel) et l’établissement affiche complet! Le temps d’un coup de fil, on nous envoie au Marco Polo Inn, à peine quelques mètres plus loin dans la même rue (on apprendra plus tard que les deux établissements font partie du même groupe). Il y a de la place pour nous, et cerise sur le gâteau: il y a de la place pour Nick aussi!
C’est donc soulagés que nous nous coucherons, prêts à visiter Bariloche et ses alentours les jours suivants 🙂
PS: Pour le reste de notre séjour, nous voulions trouver une chambre privée car nous étions en dortoir depuis un bon moment… J’en avais trouvé une vraiment pas chère juste sur Booking.com, juste à côté du Marcopolo Inn, et avais effectué la réservation une fois installés dans le dortoir. Le lendemain matin, au moment de changer de chambre, nous avons reçu un e-mail comme quoi l’hostel était en rénovation, et nous invitant à nous adresser au… Marcopolo Inn! Encore un hostel qui fait partie du même groupe…
Au final, nous serons restés au Marcopolo Inn pour toute la durée de notre séjour à Bariloche. C’est d’ailleurs devenu le meilleur rapport qualité/prix de tout ce qu’on a pu avoir en Argentine: une vingtaine d’euros pour une chambre double avec salle de bain privée, petit-déjeuner et dîner inclus! Même si ce dernier se résumait à une assiette basique (riz sauce tomate, polenta ou soupe maïs), c’est déjà ça de moins à se préparer le soir ☺
Un peu de repos dans la ville
Le lendemain, nous nous levons tranquillement et ne partons en ville qu’à la fin de la matinée. Bariloche est connue comme étant la petite suisse Argentine. Et en effet, premier point de similitude: il y a des boutiques de chocolat de partout! Cette ville n’est pas faite pour garder la ligne, surtout quand on profite des dégustations dans chaque magasin ?… Mis à part cela, Bariloche est agréable, sans être une ville extraordinaire. Le “centro civico”, autrement dit la mairie et autres administrations, a été refait avec des maisons en pierre. C’est joli, mais cela fait tout de même un peu faux. Le quartier commerçant est vivant, plein de restaurants et autres boutiques de souvenirs. Certains hôtels sont en forme de chalet, avec une tentative de reproduction de chalets alpins plus ou moins réussie. La vue sur le lac Huapi est par contre très belle.
Nous faisons donc un rapide tour du centre avant de visiter… le Carrefour! Notre enseigne française nous manquait après la Chine, même si ici on ne trouve aucun produit français… ☺
Pour ce premier déjeuner à Bariloche, nous voulions gouter la célèbre viande de boeuf argentine, et nous avions reperé une enseigne connue et reconnue pour ça. Cependant, avec le méga petit dej et les quelques dégustations de chocolat du matin, la faim n’était pas vraiment au rendez-vous… Plutôt que de se forcer et ne pas en profiter pleinement, on décide de se rabattre sur un snack. Au final, on terminera par un énorme sandwich pour moi (je n’imaginais pas cette taille pour un sandwich) et une escalope milanaise à la suisse pour Julien. C’est en fait une pièce de boeuf très fine, panée, avec du fromage fondu. Pas une grande révolution culinaire, mais c’est bon quand même!
Nous profitons également de cette journée pour nous renseigner sur les balades à faire dans le coin, mais le reste de l’après-midi sera très calme: juste une petite balade au bord du lac, avec des nuages menaçants et surtout un vent de folie! Il commence à pleuvoir en fin de journée, on croise les doigts pour que le soleil revienne les jours suivants.
Une très jolie promenade au Parque Llao Llao et au Cerro companero
Nous partons maintenant à l’exploration des environs de Bariloche, et nous commençons par prendre le bus pour aller au Parque Nacional Llao Llao, situé à 30 kilomètres du centre.
La route est vraiment jolie, et là, on se croirait presqu’en Suisse avec tous ces chalets! Une fois sortis du bus, il faut encore marcher un ou deux kilomètres sur la route, et rien qu’avec l’hôtel et le golf, on sent bien que ce n’est pas une destination pour n’importe quel argentin. Arrivés à l’entrée du parc, nous sommes accueillis par un ranger qui nous dresse un topo complet de la balade que nous comptions faire.
Après ce brief, nous démarrons quasi seuls. Le sentier est facile. Nous montons vers un premier point de vue très joli, puis vers une plage, et un autre petit lac où nous pique-niquons rapidement avant de terminer dans une forêt d’Arrayanes, l’arbre local. Nous avons aussi quelques explications sur les plantes et les oiseaux grâce à un sentier éducatif. Et pour combler notre bonheur d’ornithologues amateurs: nous voyons pour la première fois un colibri ☺.
Une douzaine de kilomètres plus tard, nous sommes de nouveau dans le bus pour le Cerro Companero, avec son mirador donnant sur le lac et les montagnes alentours.
Après seulement quelques minutes, le bus nous fait le coup de la panne… Nous sommes à 2-3 kms de notre destination, et juste à côté d’un kiosque dans lequel nous pouvons recharger notre carte de bus. Malheureusement, ce kiosque ne vend pas de recharge (même s’il est référencé dans la liste des vendeurs…), et nous n’avons plus assez d’argent sur la carte pour le trajet retour. N’étant pas très loin du Cerro Companero, on décide de terminer le trajet à pied pour rejoindre notre deuxième balade… On arrivera bien à se débrouiller pour rentrer à Bariloche!
PS: Bariloche ou la galère du bus de ville… Il n’est pas/plus possible d’acheter de tickets dans le bus. Les trajets s’effectuent uniquement via une carte rechargeable (et payante…). Seul problème: les petits kiosques permettant de recharger cette carte sont rares! Nous avions une liste fournie par l’office du tourisme, mais ce n’est pas vraiment fiable car souvent la machine servant à recharger ne fonctionne pas… bref, pas terrible comme système!
Le Cerro Companero est une colline connue comme étant le meilleur point de vue sur la région, et elle est d’ailleurs équipée d’un beau téléphérique. Nous décidons bien sûr de grimper avec nos petites jambes! La montée n’est vraiment pas longue, mais très raide et surtout sablonneuse. Une fois en haut, la vue est en effet pas mal même si ça souffle beaucoup ?. Comme le vent est très froid, on ne traîne pas pour le gouter avant la descente!
Nous sommes encore à 17 kms de Bariloche, et sans argent pour le bus… Nous sommes décidés à faire du stop, mais le bus se pointe lorsque nous sommes à proximité de l’arrêt. Nous décidons de tenter le coup et tentons d’expliquer notre situation au chauffeur. Sans surprise, celui-ci nous dit que ce n’est pas possible de voyager sans crédit sur la carte. Il nous suggère alors de demander à d’autres passagers si quelqu’un peut nous dépanner. C’est un petit groupe de jeunes israéliens, installés tout à l’avant du bus, qui volera à notre secours en payant notre trajet grâce à leur carte (et en refusant qu’on leur rembourse le trajet). La chance est finalement avec nous en cette fin de journée 🙂
Une bonne rando vers le Refugio Grey
Pour cette dernière journée, nous partons avec Nick, notre ami belge, pour une rando conseillée par le « C.A.B. » (Club Andino Bariloche). C’est une sorte d’association qui conseille sur les rando, l’escalade, le ski… et c’est surtout là où il faut s’enregistrer avant de partir en balade!.
La rando part de Cerro Catedral, la station de ski de Bariloche située à une quinzaine kilomètres du centre. Nous partons en bus (la carte bien rechargée cette fois-ci!), et une fois sur place, nous constatons surtout que la station est désertée. C’est le début de l’automne et la neige n’est pas encore là (juste un peu sur les sommets).
Notre but est d’atteindre le Refugio Grey, mais en passant par les crêtes, avant de revenir par un chemin de rando plus facile. Nous demandons de l’aide pour trouver le début de la rando, et il nous faut grimper le long des pistes de ski.
C’est un peu raide par moment, mais nous arrivons au bout de deux bonnes heures tout en haut des pistes. La vue récompense vraiment l’effort: une vision panoramique sur le parc Huapi, le lac, les montagnes, et le volcan Tornador qui domine le tout. En plus, nous profitons d’une super météo ☺.
On reprend quelques forces avant de s’engager sur une partie assez technique pour moi (je ne suis pas hyper à l’aise quand il faut escalader des rochers, et encore moins pour les descendre…?), mais là aussi, cela vaut le coup. Nous sommes vraiment en plein coeur de la montagne, et nous voyons notamment un petit lac hyper sympa (même si pour cela, il aura fallu faire une petite chute dans la neige).
Nous arrivons au Refugio Grey, lui aussi au bord d’un lac. Il bénéficie vraiment d’un bel emplacement, qui donnerait presque envie de camper!
Après une pause au soleil, il nous faut repartir, par un chemin bien plus facile cette fois. Nous descendons dans la forêt, avant de finir par une vue plus dégagée sur un autre lac.
Nous arrivons exténués au village, toujours aussi déserté. Nous apprenons que le prochain bus pour Bariloche ne passera pas avant une heure, et il commence à faire sérieusement froid… Rien n’est ouvert pour attendre tranquillement au chaud, et nous décidons de faire du stop. Après seulement quelques minutes, un couple argentin (que nous avions croisé sur le chemin) accepte de nous ramener en ville. Ça fait un peu rager d’avoir payé le bus pour rien cette fois-ci, mais on ne pouvait pas attendre dans le froid à ne rien faire…
C’est donc encore chanceux qu’on rentre sur Bariloche, bien contents de cette journée!
Et voilà, le séjour à Bariloche s’achève… Retour au Chili prévu le lendemain matin! Nous reviendrons en Argentine plus tard, mais il est maintenant temps d’aller explorer l’île de Chiloé, connue pour ses églises, son parc national, et aussi pour sa météo pluvieuse ☺
A bientôt pour la suite de nos aventures!
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