Après un court passage à El Calafate, nous partons en bus en direction d’El Chalten, à 3h de route un peu plus au Nord. Nous prenons pour cela la mythique “ruta 40“, qui traverse l’Argentine du Nord au Sud. Elle est connue par les routiers que nous ne sommes pas, et peut-être aussi célèbre que la route 66 aux États-Unis. J’avoue avoir quand même un peu dormi pendant le trajet, mais la route est très belle. Nous faisons la pause café/pipi dans une sorte d’hôtel-snack-musée-souvenirs. On y verra d’ailleurs d’autres bus, donc probablement l’aire de repos officielle du coin… C’est très mignon, mais on ne traîne pas car le vent est glacé.
Alors qu’il faisait beau tout au long du trajet, nous voyons les nuages sur les montagnes en arrivant à El Chalten…. Pas très encourageant mais bon…
Le bus s’arrête à l’administration du parc national Los Glacieres, situé juste à l’entrée de la ville. Contrairement au Torres del Paine, l’accès à ce parc est gratuit, mais on nous donne quelques instructions de base: ramener ses déchets, ne pas faire de feu, etc… un peu lourd à la longue pour nous qui sommes déjà sensibilisés sur le sujet!
Une fois sortis du bus, on s’installe dans notre hostel: Condors de los Andes. Là encore, malgré la basse saison, il y a du monde! Mais l’auberge est sympa, notamment la salle commune qui ressemble à un petit chalet.
Par contre, une particularité valable à tout le village: même s’il y a du wifi, il fonctionne très très lentement… On fera donc sans pendant notre séjour! Rien de bien grave, sauf quand nous voulons réserver un hostel pour la prochaine destination, Bariloche, où nous ne pouvons pas arriver avant 22h…
PS: finalement, nous avons pu réserver grâce à l’une des personnes de l’auberge connaissant l’endroit que nous avions repéré. Pas d’appel possible (apparemment, Bariloche est considéré comme « International ». Certes, c’est à 1 000 kms, mais ça reste l’Argentine…), mais elle a pu « skyper » une des personnes travaillant là-bas.
Nous mangeons nos sandwichs avant de commencer la préparation du trek de 4 jours que nous pensions faire. La majorité des visiteurs font des balades à la journée. Comme il y a des campements sur les chemins (et sur les suggestions de notre bible des plus belles randos dans le monde), nous avons décidé de “combiner” les balades à la journée pour en faire un trek itinérant en autonomie.
Nous retournons donc au centre des visiteurs du parc pour récupérer une carte et des infos sur les campements. Tout semble OK pour ce que nous souhaitons faire. Coté ravitaillement, nous prenons un peu d’essence pour le réchaud et de quoi compléter nos courses. On se rend compte en faisant le tour des épiceries/supermarchés qu’on a bien fait d’être prévoyant quand même: il y a en effet quelques enseignes, mais pas très fournies!
Durant notre tour d’El Chalten, on ne trouve rien d’exceptionnel à ce village: est-ce par ce qu’il faisait gris et froid? Avec peu de monde dans les rues, on l’a même trouvé un peu tristounet: quelques petites maisons, une unique rue commerçante pas très vivante, et… des hôtels, beaucoup d’hôtels! De quoi vite s’ennuyer s’il ne fait pas beau… Par contre, une chose est sûre: ils sont très fiers de leur titre de capitale argentine du trekking! Et pour cause: on est ici entourés de montagnes, dont le célèbre Fitz Roy culminant à 3 405m.
Un sac toujours à 15 kilos pour moi, certainement une vingtaine pour Julien (pas de balance cette fois-ci pour vérifier). Allez, c’est reparti mon kiki!
Jour 1: El Chalten – Campamento D’Agostino, 14 kms
Au réveil, nous avons beaucoup de chance (encore): il fait très beau, et nous voyons même le Fitz Roy! Cela n’a pas dû arriver les derniers jours, puisque un groupe de filles dormant dans notre hostel semblent un peu dégoûtées: elles doivent partir ce jour-là, et ne l’avaient jamais vu durant leur séjour…
Après le petit-déjeuner assez basique de l’auberge, on finalise nos sacs et nous partons.
La plus grande difficulté consiste à trouver le début du sentier à la sortie du village, mais sinon, le reste est hyper bien balisé.
Le premier sentier mène à la Laguna Torre. Il fait vraiment beau mais assez froid. On voit très bien tous les sommets, c’est vraiment magnifique. Un premier mirador pour voir le Cerro Torre (culminant à 3 100 m) et on repart. On déjeune au soleil, et on approche assez rapidement du campement.
Contrairement au Torres del Paine, il n’y a pas beaucoup de monde sur les sentiers, et encore moins au campement: 3 ou 4 tentes au plus. Le campement est géré par le parc, et il est gratuit… A ce prix-là, pas beaucoup de services: juste des toilettes sèches! Il faut directement aller chercher l’eau à la rivière, et il n’y a ni abri, ni tables pour manger. On va faire avec les moyens du bord!
Une fois la tente installée, nous partons vers le mirador de la Laguna Torre, une belle lagune devant la montagne et le glacier.
Nous nous approchons un peu plus de la montagne en suivant le bord du lac. Cela devait être un ancien point de vue, aujourd’hui seulement marqué par quelques cairns. On apprécie l’effet « tiramisu » de la terre posée sur le glacier ?
Nous revenons vers le bord de la lagune, où l’on se repose en profitant du soleil, de la belle vue dégagée le Cerro Torre, et en s’amusant avec les icebergs.
On voit aussi quelques rapaces qui se prennent pour des pingouins avec leur plumage noir et blanc. De loin, c’est troublant! Ils semblent plutôt dociles, enfin plutôt occupés à manger les restes des sandwichs des randonneurs!
On retourne vers notre campement, et il commence à faire bien froid… Le thé et le dîner nous réchauffent un peu, mais on est bien content de rentrer dans nos duvets.
Jour 2: Campamento D’Agostino – Campamento Poincenot, 15 kms
Ce matin, il fait très froid, et bonus: un petit vent bien glacé s’est levé. On prend vite notre petit-déjeuner, avant de remballer la tente et de partir vers le prochain campement: Poincenot. Oui, ce nom est bien français! Il s’agit d’un des premiers explorateurs de ces montagnes.
Le temps est toujours globalement beau, mais le brouillard a recouvert le Cerro Torre….
Nous continuons notre chemin, globalement toujours simple malgré une petite montée. Nous découvrons plusieurs lagunes, et un peu pus loin… le Fitz Roy bien dégagé! Une grande chance… Nous profitons d’un bon point de vue sur ce sommet pour pique-niquer, mais pas très longtemps à cause du froid.
Nous arrivons au campement, qui a la même configuration que celui de la veille. Un peu plus de monde ici! L’avantage: nous avons une très belle vue sur le Fitz Roy, c’est vraiment le meilleur emplacement ?
Nous posons la tente, et nous nous dirigeons vers le mirador Laguna de los Tres, d’où nous sommes censés avoir une bonne vue sur les montagnes. Heureusement que nous sommes plus légers, car là ça grimpe bien! Et en plus, il y a pas mal de monde. Mention quand même à ceux qui font l’aller-retour depuis El Chalten sur la journée: c’est déjà une bonne rando! En itinérant, finalement c’est plus facile.
Après quelques efforts nous sommes récompensés: un condor, une très belle vue sur la vallée, la lagune et le Fitz Roy. Plutôt pas mal!
On redescend tranquillement vers la tente, avant de préparer notre dîner. Pour cette rando, nous alternons pâtes et polenta. Ça change un peu!
Julien croise un des randonneurs croisé aux Torres del Paine: Chris (un allemand). Ils en profiteront pour boire quelques verres de vin pendant que je dormirais presqu’au chaud dans la tente.
Jour 3: Campamento Poincenot – Piedra del Fraile – Campamento Poincenot, 33 kms
Aujourd’hui, nous décidons de rester dans le même camp… Plusieurs raisons à ça: tout d’abord, je commence à en avoir un peu marre de déballer et remballer la tente sans arrêt. Deuxième raison: le prochain camping où nous voulions aller est dans une partie privée, et il est payant. Comme cela semble être à une distance raisonnable sur une journée, on laisse notre tente et on part un peu plus léger (enfin, surtout moi!).
On profite du lever de soleil sur le Fitz Roy, et c’est parti! Il fait encore hyper beau, mais aussi hyper froid. Mais bon, on ne va pas trop se plaindre!
Nous avons un premier point de vue sur un glacier, avant de prendre un long chemin dans la forêt.
Nous arrivons à l’hôtel El Pilar. Il est fermé en ce moment, mais il paraît bien classe et douillet comparé à notre petite tente.
Il nous faut prendre un bout de route avant d’arriver sur le sentier privé qui mène au camping Piedra del Fraile. Nous suivons de près ou de loin une très jolie rivière, et nous sommes la plupart du temps dans la forêt. C’est sympa, même si c’est un peu lassant à la longue… On voit plusieurs panneaux indiquant le prix du camping, et le prix des marches aux alentours (oui, il faut apparemment payer pour marcher de ce côté…), mais une fois devant le camping, pas un chat! Malgré ce que nous avait dit la personne à l’office du tourisme, le camping est fermé. On profite quand même d’une table pour pique-niquer au soleil, et nous pouvons aller un peu plus loin, sans rien payer ?
Nous irons juste au bord du lago Electrico, et nous sommes seuls, au calme le plus complet.
On revient sur nos pas, c’est assez long malgré notre cadence rapide.
Une consolation en fin de journée: les pics rouges (que nous voyons en photo depuis notre arrivée en Patagonie) apprécient le calme de la soirée. Ils sont nombreux à piquer dans les arbres, et ils font un bruit d’enfer. L’occasion d’une belle séance photo ?
On arrive pour le coucher de soleil sur le Fitz Roy, bien fatigués!
Jour 4: Campamento Poincenot – El Chalten, 9 kms
Dernier jour! Il fait moins beau, mais les montagnes sont toujours dégagées. Le retour est plutôt pépère, car la distance est courte, et c’est quasi exclusivement de la descente. Le Fitz Roy est bien visible, mais derrière nous. Rien de très passionnant donc!
A l’arrivée, la vue sur la vallée est quand même bien sympa.
Nous arrivons à El Chalten avant midi, et nous croisons plein de têtes connues: Aurélia (que nous avions croisée à notre hostel à Puerto Natales), et Barrack (non, pas Obama, mais un israélien croisé aux Torres del Paine ;-)). Le monde des backpackers est très petit en Amérique du Sud…
Nous achetons quelques empanadas et autres cochonneries pour midi, et nous retournons dans l’auberge où nous avions laissé nos sacs.
La boucle est bouclée, nous sommes encore ravis par cette randonnée, pas difficile, mais avec des paysages de montagnes whaou!
Une seule déception: ne pas avoir vu de Huemules, une espèce de cerf vivant dans le sud de la Patagonie.

Pourtant ils disaient qu’il y en avait…. (mais selon le ranger, seules les “bonnes” personnes peuvent en voir… que doit-on en conclure?)
Nous passons l’après-midi à nous reposer, car le soir-même nous partons vers notre prochaine destination: Bariloche.
Plus de 24h de bus pour rejoindre la partie nord de la Patagonie… Ca va être trèèèèèèès long!
Magnifique !!!
Ça sent une prochaine destination vacances 😉
Super les kikis ! Vous avez pris vos skis pour Bariloche ?
Salut le vieux! Pas de neige à Bariloche lors de notre passage… Donc pas de ski non plus! Par contre on a bien été à la station 🙂