Même si nous n’avons passé que quelques jours en Bolivie, nous voulons quand même dresser un bilan de notre séjour!
Nous avons longtemps hésité à le rayer de notre liste… Lorsque nous sommes arrivés à San Pedro de Atacama, il ne nous restait qu’un mois et demi avant notre vol pour le Canada, et nous voulions passer le plus de temps possible au Pérou. D’autres voyageurs nous auront finalement convaincu d’y aller, ne serait-ce que pour l’exceptionnel Salar d’Uyuni.
Au final, nous avons donc passé 12 petits jours en Bolivie… avec l’envie d’y retourner plus tard pour explorer d’autres parties du territoire 😀
Rappel de l’itinéraire
Nous avions pris un tour organisé pour explorer le Salar d’Uyuni et la région du Sud Lipez, directement de San Pedro de Atacama au Chili. Ce n’était pas la solution la plus économique, mais de loin la plus pratique pour franchir la frontière bolivienne!
Nous sommes ensuite partis plus au Nord, du côté du Parc National de Sajama: un vrai petit paradis! Après une très courte étape à La Paz, nous avons terminé tranquillement notre séjour autour du lac Titicaca.
Arrivée en Bolivie
Notre arrivée s’est faite par le Sud Ouest de la Bolivie, à une cinquantaine de kilomètres de San Pedro de Atacama. Le passage de frontière a été un peu plus long que prévu… L’agence est bien venue nous chercher vers 7h du matin, mais nous avons dû attendre jusqu’à midi au poste de frontière du Chili (qui se trouve à San Pedro), car nous ne pouvions pas passer la frontière bolivienne à cause de la neige.
Il s’était en effet passé quelque chose de très rare la veille: de la pluie dans le désert! Et comme le col à franchir pour passer en Bolivie est autour des 4 000 mètres, la pluie s’était transformée en neige.
Le passage de frontière a lui même été très atypique. Je n’avais jamais vu un poste de frontière aussi petit, et nous n’avons même pas eu à faire la queue! Le patron de l’agence a pris nos passeports et les a directement fait tamponner sans aucune vérification.
Nous avions eu un peu peur par la suite… Après vérification sur le guide du Lonely Planet, nous aurions dû avoir à la frontière un papier, obligatoire pour la sortie du territoire… Heureusement, rien de bien méchant, il a juste fallu le refaire lorsque nous sommes passés de la Bolivie au Pérou, sans amende… Ouf!
Accueil
Nous avions eu des échos pas forcément très positifs à ce sujet, et au début, l’accueil a été un peu froid… Il faut dire que nous étions dans la région la plus touristique de Bolivie (le Salar d’Uyuni), où des centaines de touristes se retrouvent aux mêmes endroits en même temps… On peut comprendre que certains soient un peu « blasés » ou nous voient simplement comme des porte-monnaies sur pattes.
Tout s’est arrangé à Sajama, où nous avons été très bien accueillis par notre mamita! En plus de l’hébergement, elle nous faisait tous les soirs à manger. Elle a même tué un alpaga juste pour Julien le dernier soir! Comme je n’en mange pas, il aura eu son petit steak pour lui tout seul. Mais j’ai quand même eu droit à mon petit bout, histoire de goûter.
L’arrivée à la Paz a été un peu plus brutale: beaucoup de monde et beaucoup de pollution. On a même failli ne pas y rester du tout, car les chauffeurs de minibus ne voulaient pas nous emmener dans le centre à cause de nos gros sacs… A force de persévérance, nous y sommes arrivés et avons trouvé la ville pas si désagréable. Mais nous n’étions pas du tout en mode citadin, donc nous avons rapidement filé vers le lac Titicaca!
Le lac Titicaca est également ultra touristique, et les sollicitations des boliviens peuvent devenir assez pénible à la longue… On a quand même beaucoup apprécié notre passage sur la Isla del Sol, où nous avons trouvé des personnes plutôt souriantes.
Ce ne sont pas des grands blagueurs ou des grands bavards (spéciale dédicace à Carlos, notre chauffeur sur le Salar), mais ils ne sont pas désagréables non plus!
Culture bolivienne
Changement radical avec le Chili ou l’Argentine! Le type et la culture andine sont très présentes dans ce pays. On commence à entendre parler d’autres langues que l’espagnol (qui est tout de même la langue officielle), notamment l’amayra et le quechua. On s’est d’ailleurs dit qu’ils devaient bien rire en voyant les sacs de marque “Quechua“: c’est comme si des touristes venaient chez nous avec des affaires de marque “Français”!
La religion officielle et trèès pratiquée est la religion catholique. Il y a d’ailleurs des églises à tous les coins de rue! Cependant, ils ont gardé des traditions incas, notamment le culte de la Pachamama (la terre mère), qu’ils vénèrent. Ils réussissent en fait à mêler toutes les croyances, ce qui les rend très croyants.
Nous avons vu beaucoup de cholitas, ses femmes boliviennes coiffées d’un haut chapeau, avec de longs cheveux tressés, et avec une jupe bouffante pas forcément très flatteuse pour la silhouette!
Nous avons aussi commencé à voir cette culture de marchés, où on voit parfois des choses étonnantes, comme des foetus de lamas…
On s’est presque sentis en Asie parfois, avec les stands de bouffe dans les rues, les tabourets en plastique, … c’était sympa!
Transports
Comme nous avons commencé à visiter le pays via un tour organisé, nous étions transportés grâce à un 4×4 que nous partagions avec 3 autres français bien sympathiques. Et il fallait bien ça vu la qualité des « routes » dans le Sud Lipez, qui sont surtout des pistes (nous étions dans un parc naturel). Heureusement, nous n’avons eu aucune panne (ce qui arrive souvent apparemment), et notre chauffeur semblait être le mécanicien attitré pour les autres chauffeurs (il inspectait systématiquement les voitures des autres à chaque arrêt).
Le reste du temps, ce fût comme d’habitude: le bus! Ils sont tout de même moins confortable qu’au Chili et en Argentine, mais les distances ne sont pas les mêmes (et les prix non plus). Nous avons pris également quelques « colectivos », ces mini-bus qui font office de transport pas chers entre les villes. C’est d’ailleurs le mode de transport majoritaire, et souvent le seul pour aller dans les petits villages. On se souviendra bien de l’entassement dans le mini-bus pour partir de Sajama le lundi matin!
J’avais un peu peur de l’état des routes, dans un pays qui est tout de même globalement très pauvre. J’ai été agréablement surprise: les routes principales sont goudronnées et assez lisses, même si les routes secondaires sont souvent non goudronnées. Je pense qu’elles sont surtout récentes, ce qui explique leur bon état!
Logements
Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses.
Pour les moins chers, le confort est plutôt spartiate! Dans l’ensemble, on arrive à avoir des chambres doubles pour un prix très raisonnable, mais il faut s’attendre à une literie pas très confortable, et une hygiène moyenne. Et surtout, il ne faut pas s’attendre à du chauffage! Et quand on dort toujours à au moins 3 000 mètres d’altitude, la nuit, il fait très froid (même avec plusieurs couches de couvertures). On a d’ailleurs sortis quelques fois nos duvets super chauds!
Autre problème: la douche! Nous avons eu droit à des douches électriques, où l’eau chaude est soit inexistante, soit en microscopique filet. Et c’est sans compter le risque d’électrocution…
Seule exception « confort »: une auberge de jeunesse à la Paz. C’est un peu plus cher, et pourtant c’est un dortoir… Mais on a au moins pu avoir une douche chaude, un petit-déjeuner à base de pancakes, et du wifi. Nous avons aussi eu la chance de rencontre Morgane et François, nos futurs compagnons péruviens.
Environnement
Une seule phrase: qu’est ce que c’est beau!
Malgré le côté hyper/ultra touristique du Salar d’Uyuni, les paysages sont extraordinaires et méritent d’être vus au moins une fois dans sa vie! Dommage que l’on ne puisse pas visiter cet endroit autrement que par un tour, même si ça nous a fait rencontrer des personnes bien sympas.
Le Parc National de Sajama est aussi l’un des plus beaux endroits que nous ayons vu avec ses alpagas, ses volcans, ses lacs d’altitude, … Et n’oublions pas le lac Titicaca, perché à plus de 3 800 mètres d’altitude et d’une beauté incroyable.
Voici quelques unes de nos photos préférées:
Notre petit regret est de n’être resté que sur l’altiplano (à des altitudes entre 3 500 et 5 000m), alors qu’il y a aussi pleins d’autres endroits à voir! Mais comme nous l’avons dit, ce n’est que partie remise.
Quant au mal d’altitude que je craignais un peu, nous l’avons assez bien géré. Bien sûr, lorsque nous sommes arrivés à la frontière bolivienne, la respiration a tout de suite été un peu plus difficile (nous sommes passés de 2 500m à 3 700m…). Notre première nuit a même été à plus de 4 000 mètres! Heureusement, le tour organisé ne demande aucun effort, à part rester assis dans une voiture.
Pour la suite, le manque d’oxygène était toujours présent, mais pas vraiment de mal de tête ou de nausées à déclarer… Seulement pour une randonnée où nous avons franchi le cap de 5 000 mètres… J’avais hâte de redescendre un peu!
Concernant les animaux/oiseaux, nous avons eu quelques belles surprises.
Tout d’abord, l’animal roi de la Bolivie: le lama, et son cousin l’alpaga. Les deux sont domestiqués, et servent à être mangés (bouh), mais aussi à faire de beaux pulls et autres bonnets, bien utile avec le froid qu’il fait!
Les vigognes sont aussi de la partie, mais malheureusement on ne peut pas les approcher de très près… Sauvages ces petites bêtes!
Nous avons aussi vu de très beaux flamants roses, et des viscachas (une espèce de lapin d’altitude à longue queue)… trop mimi!
Allez, quelques oiseaux pour finir!
Gastronomie
C’est ce que nous redoutions un peu en arrivant en Bolivie… D’anciens voyageurs nous l’avait un peu décrit comme la Mongolie bis! Avec en plus une hygiène assez déplorable, ce qui en a rendu plusieurs malades… Du coup, on s’est un peu privés de manger sur les marchés, mais heureusement on s’est bien rattrapés dans le pays suivant!
Finalement, ce ne fût pas si pire que ça, pas de grande tourista à déplorer, et des plats (parfois) savoureux!
Durant notre tour organisé, l’agence nous avait indiqué qu’ils étaient les meilleurs pour la nourriture, et qu’on allait se régaler. C’est vrai que c’était pas trop mal, mais les autres agences avaient exactement la même chose… Les petit-déjeuners étaient assez classiques mais très copieux (pain, confiture, jambon, avocat, et même pour le deuxième jour: des crêpes!). Les déjeuners et diners étaient aussi copieux et équilibrés, mais cela n’avait rien d’original: salade de riz, purée, spaghettis, etc… Nous avons eu le dernier soir un plat typique: le “aji de papalisa“, des frites froides accompagnées de viande et d’oignons.
Nous avons aussi découvert que les boliviens étaient de grands fans de soupes: plutôt agréable par temps froid!
Pendant le reste du séjour, nous faisions en général pique-nique le midi (car nous étions souvent en rando), et « resto » le soir. C’est là que nous avons découvert la grande spécialité andine: les pommes de terre! Il y en a partout, tout le temps, et on peut même avoir des frites dans sa soupe le soir. La patate est souvent accompagnée de son ami le riz: autant dire qu’on avait de l’énergie pour marcher!
Parmi les plats qui nous ont le plus marqué:
– L’alpaga chez la mamita: j’en ai parlé un peu plus haut, mais ce beau steak d’alpaga préparé avec amour était quand même très bon (surtout pour Julien)
– Les salteñas à la Paz: l’équivalent des empenadas argentins. Nous en avons mangé des franchement pas bons, mais ceux de la Paz étaient pas mal, même si ce n’était pas très copieux.
– La pizza sur la Isla del Sol: allez savoir pourquoi tous les restos de cette île proposent des pizzas… En tout cas, celle que nous avons goûtée était très bonne!
– La truite du lac Titicaca: on a bien profité de cette spécialité, puisqu’on en a mangé 3 fois en 3 jours! Si celles de Copacabana étaient classiques, on a bien aimé celle de la Isla del Sol (resto “Las Velas”). Ce fût notre seul resto bio, où tout ne baignait pas dans l’huile! Conseil tout de même à ceux qui voudraient tester: il faut y aller avant d’avoir faim. 2h30 d’attente, un record pour nous! On a rencontré plus tard d’autres voyageurs qui y sont allés aussi, et pas de traitement de faveur à espérer!
Les boissons:
– Le Coka Quina: concurrent local du Coca Cola, soit disant à base de feuilles de coca… Un bon soda sucré quoi!
– L’Ades: une boisson à base de lait de soja et jus de fruit. Notre “Tropicana” du matin!
– l’Api: boisson à base de mais, qui se boit à l’heure du goûter. Étonnant, mais pas mauvais!
– le maté: il signifie tout simplement tisane! Même si elle est systématiquement proposée, ils n’ont que 4 types de tisane: camomille, anis, coca (évidemment), et un combo de ces 3 saveurs! Nous avons bu pas mal de maté de coca, pour combattre le mal d’altitude. Est-ce ça qui nous a évité d’être malades?
Petite parenthèse sur la feuille de coca: oui, elle est bien consommée par les boliviens. Les feuilles sont vendues une bouchée de pain sur les marchés, et nous en avons acheté au cas où nous souffririons du mal des montagnes.
Elles sont mâchées surtout par les anciennes générations, qui l’utilisaient pour lutter contre la fatigue, et comme coupe-faim. On reconnait tout de suite l’odeur qui est très forte!
Cette feuille n’est pas de la drogue (puisque pas encore transformée), mais il est tout même formellement interdit d’en ramener en France (ni dans les autres pays d’ailleurs).
Top 4
- Le Parc National de Sajama: un des parcs les plus beaux du voyage, tout simplement…
- La Isla del Sol: petite île sans voitures, où on prend le temps de profiter du magnifique lac Titicaca
- Les rencontres: Steph, Margaux et Nico pour 3 jours de rigolade (malgré les maladies de certains!) au Salar et Morgane et François à La Paz, avec qui nous vivront un bout du voyage au Pérou!
- La vision du Salar d’Uyuni au petit matin…
Flop 3
- Ne pas avoir eu le courage de grimper le volcan Parinacota: nous avions le guide compétent, le prix était très raisonnable… mais je ne sentais pas la force!
- Le tourisme poussé à l’extrême sur le Salar d’Uyuni
- La pollution dans la ville de la Paz
Quelques chiffres
Nombre de jours passés: 12
Nombre de pas: 289 177, soit une moyenne de 24 098 par jour. Encore une fois, on a bien marché!
Nombre de nuits au-dessus de 4 000m: 5
Budget par jour et par personne: 30€, soit 6€ de plus que notre budget estimé. La vie n’est pas chère, mais le tour pour explorer le salar l’est un petit peu! Et comme nous ne sommes restés que 12 jours, impossible d’étaler cette dépense. Tant pis, nous avions bien économisé avant 🙂
Les anecdotes de la fin
Cette fille a quand même osé demandé: est-ce que c’est un vrai?
L’armée cachée dans les villages:
On peut voir un certain attrait pour les super-héros:
On ne sait toujours pas pourquoi ce thé est qualifié de parisien…
Ici, le journal se lit dans la rue (valable pour le Pérou aussi):
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