La barre était haute pour surpasser l’Australie… et j’avais presque peur d’être déçue par l’Amérique du Sud. Quelques craintes aussi de passer à l’espagnol, langue que je ne maîtrisais pas du tout (et que je ne maîtrise guère mieux maintenant…).
Mais le Chili nous a très vite comblé, tant le pays est diversifié et très attachant. Ça a même été dur d’en partir!
Ça fait déjà un moment que l’on en est partis, mais on a préféré vous raconter la suite notre périple sud-américain avant les bilans. Et comme on dit si bien: mieux vaut tard que jamais!
Rappel de l’itinéraire
Le Chili et l’Argentine partagent une frontière très étendue. L’absence de visas pour ces 2 pays nous a permis de dresser un itinéraire à logique géographique: remonter le continent du Sud vers le Nord. On a donc passer 3 fois la frontière pour un même pays!
Après un petit séjour sur l’île de Pâques (qui n’a rien à voir avec le reste du Chili), nous sommes revenus à Santiago et nous avons passé une semaine dans le centre du pays. Un petit avion plus tard, nous voilà tout au sud de la Patagonie. Nous avions ensuite 2 mois pour remonter tranquillement en bus jusqu’au nord du Chili.
Au total, un mois et demi passé dans ce pays si contrasté!

L’arrivée au Chili
Nous sommes arrivés au Chili sur les rotules… Ce fût notre plus long trajet en avion: 13h entre Sydney et Santiago. Comme nous avions films et nourriture à gogo, on n’a pas vraiment dormi. Nous sommes arrivés à Santiago autour de midi, et notre avion pour l’île de Pâques était… le lendemain à 8h du matin! On a hésité à prendre un hôtel, mais finalement… on a testé l’option économique: dormir dans l’aéroport! Pas très passionnant puisqu’il n’y avait même pas de wifi! On s’est rendu compte que beaucoup de gens dormaient dans l’aéroport quand leur avion était tôt le matin. Ce n’était pas très confortable, et même si Julien est arrivé à dormir un peu, ce n’était pas trop mon cas.
Après 5h d’avion, nous sommes enfin arrivés sur l’île de Pâques!
C’était aussi la première fois que nous subissions le décalage horaire… Bref, notre première vrai journée en Amérique du Sud s’est passée… dans la tente, à rattraper le sommeil!
Heureusement, l’île de Pâques est vraiment propice au repos, surtout que nous avions prévu une semaine sur cette petite île où la plupart des gens passent 3 ou 4 jours. On a eu le temps de bien en profiter, et ça valait le coup car on a pas vu le temps passer!
Mais même si l’île de Pâques appartient aujourd’hui au Chili, elle reste une île à part avec une culture polynésienne. Notre réelle arrivée au Chili a commencé à Santiago, la capitale. Peu de gens apprécient cette ville, mais nous, on a bien apprécié! Peut-être son côté très européen…
Quand à l’espagnol… mes craintes étaient quelque part bien fondées puisqu’au début, je ne comprenais rien! Et l’anglais n’est pas vraiment pratiqué (sauf dans les lieux très touristiques, ou pour les visites guidées). C’est normal puisque les pays voisins parlent espagnol.
Il faut savoir aussi qu’au Chili, les gens parlent trèèèèès vite! Heureusement, ils font parfois l’effort de répéter lentement, et à force, on comprend…
Julien babillait l’espagnol, et cela s’est passé moins difficilement que prévu.
L’accueil
Dans l’ensemble, nous avons toujours eu un bon accueil au Chili. Quelques mentions spéciales:
– Clément et Stéphanie à Valparaiso. Vous l’aurez compris, ils ne sont pas vraiment chiliens 😀 Ils ont repris une auberge à Valparaiso: la Maison de la mer (qu’on vous recommande si vous passez par là, bien évidemment). Récemment installés avec toute leur petite famille dans cette ville touristique à deux heures de Santiago, on s’est senti comme à la maison l’espace de quelques jours… Ça nous a fait un bien fou pour la suite du voyage!
(Clément a aussi dû envoyer un colis pour nous… (longue histoire), et comme la poste a été plutôt pénible: encore merci!)
– Fernando à Castro sur l’île de Chiloe: lui aussi venait de reprendre un hôtel depuis quelques semaines. L’accueil que nous avons eu était vraiment au top, même s’il ne parlait que l’espagnol (et qu’il a vite compris que la conversation avec moi était très limitée). Nous avons eu un les meilleurs petit-déjeuner du voyage! Il nous a même offert du saumon qu’il avait fumé lui-même… Un vrai régal!
Et tant d’autres! Mis à part un accueil un peu froid à Punta Arenas, nous avons toujours eu un super accueil (peut-être est-ce dû à nos visages souriants :-)), des conseils, de l’aide quand nous avions besoin,… bref, pas de soucis de ce côté-là!
Quelques chiliens en image (bien fiers de leur travail!):
La culture chilienne
Ce serait peut-être le point un peu plus « négatif »: le manque de dépaysement culturel entre le Chili et l’Europe. Que ce soit au niveau des monuments, des églises, de la langue, des visages pâles et blonds… on se croirait facilement en Espagne, ou même en Allemagne dans certains coins comme Puerto Varas (en Patagonie, un coin anciennement colonisé par les allemands).
Il faut monter dans le nord du pays pour trouver la culture andine.
Ceci est aussi valable pour l’Argentine (mais nous y reviendrons dans un autre article).
Cette « occidentalisation » semble assez logique, le Chili étant un des pays les plus développés d’Amérique du Sud. On s’en rend surtout compte à Santiago. On se souvient encore du méga centre commercial où on a pu acheter nos gros duvets bien chauds. Je pense que c’est le plus grand que j’ai vu de tout le voyage!
Ce n’est pas très grave, le pays a d’autres atouts!
Transports
C’est assez simple de ce côté-là: on a pris le bus, puisqu’il n’y a pas de trains au Chili! Le réseau est bien développé, les routes plutôt en bon état, les bus confortables et même avec quelques snacks… C’est le luxe après les bus asiatiques! Comme les distances sont longues, en même temps, c’est mieux! Le tout pour un prix assez petit compte tenu de la distance.
C’est au Chili que nous avons testé pour la première fois le stop, sur l’île de Pâques, seulement pour faire une vingtaine de kilomètres. Et nous n’avons quasiment pas attendu!
Le stop se pratique beaucoup dans ce pays… Mais comme la patience n’est pas notre plus grande qualité, on a toujours opté pour le bus, pour les grandes distances.
Logement
Les logements sont d’assez bonne qualité au Chili. Nous avons quasiment tout le temps eu des chambres doubles, plus ou moins spacieuses, mais toujours très propres. Le petit-déjeuner est très souvent inclus et il est souvent très copieux : yaourt, oeufs, pain, confiture et surtout… manjar (confiture de lait).
Dans chaque auberge, nous avions aussi une cuisine à disposition, et la salle de bain commune.
Les prix sont par contre plus chers qu’en Asie… En moyenne entre 20 et 30 euros par nuit, avec le petit-déjeuner. Il existait parfois des logements moins chers… mais on a pris goût à ces petites chambres et surtout aux petit-déjeuners !
Nous avons également beaucoup campé. Et oui, il fallait bien la rentabiliser cette tente!
Nous l’avons utilisée dès le départ sur l’île de Pâques, où nous sommes restés dans le même camping toute la semaine. Heureusement, ils avaient des casiers dans la cuisine pour que nous puissions ranger quelques affaires: avec une petite tente 2 places, pas facile de faire rentrer toutes nos affaires…
Là où nous l’avons surtout utilisée, c’est en rando: pour le trek au Torres del Paine, à Chiloe, à Puerto Varas…
Nous avons même terminé le Chili en camping à San Pedro de Atacama!
Quelques photos de camping:
L’environnement
Ah les paysages chiliens… Avec ce pays tout en longueur, la diversité des paysages est impressionnante! Les Andes et la mer sont les seuls points communs à tous ces endroits.
Nous avons commencé par la terre volcanique de l’île de Pâques, puis le centre du Chili. Santiago n’est pas la plus belle ville du monde, mais nous avons quand même apprécié son soleil et sa chaleur de fin d’été… Un peu moins la pollution!
Nous avons également apprécié de revoir l’océan à Valparaiso, malheureusement un peu embrumé à cette période de l’année (et malheureusement un peu sale, quelques efforts sont encore à faire niveau écologie…).
Quand à la Patagonie… Cela reste un des plus beaux souvenirs du voyage!
Les pingouins de Punta Arenas (un des seuls endroits où nous avons vu des animaux sauvages…), les glaciers dans le parc Torres del Paine, les volcans de Puerto Varas, … On en a pris plein les yeux!
Petit coup de coeur aussi pour l’île de Chiloe, pour ses paysages qui nous ont beaucoup fait penser à la côte d’Opale en France, mais aussi pour sa qualité de vie… Un espace à part dans la Patagonie chilienne.
Nous avons terminé notre périple au nord du pays, dans le fameux désert d’Atacama. Une découverte de l’altiplano (partie haute des Andes) et des paysages très lunaires!
Niveau météo, c’est aussi diversifié que les paysages: beaucoup de chaleur sur l’île de Pâques et à Santiago, de la fraîcheur et quand même un peu de pluie (voir de neige!) en Patagonie, un peu plus chaud et sec dans le désert… De quoi varier les plaisirs!
Bref, on s’est bien régalé et on ne s’est pas ennuyé, car ces magnifiques paysages appellent à la rando! Beaucoup de marche pour découvrir tout ça, ce qui aura bien usé nos souliers 🙂
Les chiens
Au Chili, encore plus qu’ailleurs en Amérique du Sud, il y a des centaines de chiens errants! Nous avons commencé à les voir sur l’île de Pâques, où les chiens nous accompagnaient spontanément dans nos balades (enfin, uniquement la matinée, car ils ont vite compris qu’on finissait entièrement nos piques niques, sans leur donner une miette!).
Ils sont présents dans tous le pays, et même en ville… En même temps, ils sont nourris, et pour certains, ils ont même une petite laine ? Il est conseillé de ne pas les toucher, même si nous n’avons jamais trouvé de chien méchant.
Parmi nos meilleurs “chiens”:
La gastronomie
Le terme « gastronomie » est peut-être un peu fort… même si certains plats valent le détour! Contrairement à ce que peuvent laisser penser nos photos publiées sur Instagram, nous n’avons pas pu tout goûté, car le pays étant assez cher, nous avons souvent privilégié de cuisiner dans notre auberge (ou notre super réchaud pendant les randos).
Première chose à savoir: les chiliens mangent gras! Ce n’est pas pour rien s’ils sont tous assez enrobés…
Petit listing de leurs snacks préférés:
– L’italiano / completo : hot dog avec de l’avocat pour le premier, du chou pour le second, complété par une bonne dose de mayonnaise et de ketchup
– La chorillana: frites accompagnées d’oignons et de viande, une sorte de poutre sud-americaine
– Les empanadas: communs au reste de l’Amérique du Sud, mais bien plus gros qu’ailleurs. Ce sont des chaussons fourrés à tout et n’importe quoi: viande, légumes, etc… Ils sont cuits au four, ou parfois frits.
– Les fast-foods en tout genre: comme partout, Mc Do, KFC, etc, … ils sont tous là!
Mais heureusement, le Chili, ce n’est pas que ça… Ils ont de très bons produits frais! Les fruits et légumes tout d’abord: nous nous sommes régalés de pêches, mais les fruits un peu plus exotiques n’étaient pas mal non plus. Ce fût également le début d’une longue cure d’avocats. Quel régal d’acheter des avocats déjà mûrs!
Ensuite: les poissons et les fruits de mer. Parmi les plats qui nous ont convaincu:
– Le ceviche, poisson cru mariné (au citron) et oignons rouges
– Le chupe de jaiba: un mélange de crabe, crème fraiche, fromage… Pas très diététique, mais qu’est ce que c’est bon!
– Le curanto: plat typique de l’île de Chiloe, un mix entre coquillage et viandes… très copieux!
Petit bémol quand même: mis à part ces trois plats, les poissons sont très souvent frits… Difficile donc de se faire une idée sur les différentes espèces pêchées au pays!
Le pain:
Nous retrouvons du pain au Chili, comme partout en Amérique du Sud, mais il est toujours en petit format. Chaque région a son type de pain, mais en général, on retrouve des gros pains ronds, pratique pour les sandwich, et des petits pains « fesses », pratiques pour les petit-déj’. Ce n’est pas la baguette… mais ce fût un des meilleurs pays pour le pain!
Les gourmandises!
En comparaison de l’Asie, c’est bien plus fourni, et surtout: bien plus gras!
Nous avons découvert la manjar (confiture de lait version chilienne)… à notre plus grand bonheur (sauf pour mes fesses)! Tous les gâteaux et autres pâtisseries sont fourrées à la manjar, et le résultat est vraiment pas mal. De quoi remplacer largement le chocolat et le nutella!
Les boissons
Beaucoup de soda… il n’est pas rare de voir les chiliens commander 2 ou 3 litres de soda avec leur repas du midi… Nous ne nous sommes pas trop laissés tentés, mais je pense que le Coca-Cola est la boisson nationale…
Côté cocktail, les chiliens ont un alcool nommé « pisco », une sorte de …. qu’ils mélangent avec du citron, du sucre, et en théorie du blanc d’oeuf, ce qui donne le pisco sour. Ils se disputent la paternité de cette boisson avec le Pérou… Pour l’avoir gouté dans les deux pays, je ne vois pas trop la différence. Ce cocktail n’est pas mauvais, mais vraiment à consommer avec modération!
Nous avons gouté évidemment aux bières, pas mauvaises dans l’ensemble.
Le meilleur pour la fin: le vin! Nous avons bien profité lorsque nous étions dans le centre du pays (où est produit la majorité des vins), et nous avons été très agréablement surpris. Ils ont un cépage que l’on ne retrouve qu’au Chili: le carménère (vin rouge).
Même à des petits prix, on retrouve des vins d’une bonne qualité (bon, ok, il y a aussi quelques piquettes, mais en France aussi).
Nous sommes notamment allés dans un très bon bar à vins, et accompagné de quelques tapas et planche de charcuterie, c’était excellent!
Bref… Le chili ne nous a pas offert le dépaysement comme par exemple la cuisine chinoise, et tout n’est pas excellent, mais certains plats sont quand même bons!
Top 5
- L’île de Pâques: dépaysement, tranquillité, culture, volcans… Une petite île, mais qui vaut le déplacement!
- Le trek dans le parc Torres del Paine: c’est peut être une autoroute à randonneurs, mais qu’est ce que c’est beau!
- L’île de Chiloe: comme je l’ai déjà dit, un véritable coup de coeur pour cette île à part au coeur de la Patagonie (et pourtant, il pleut souvent!)
- Nos rencontres avec les locaux et autres touristes (soirée after « Free Tour » à Santiago, Maison de la mer à Valpo, Fernando sur l’île de Chiloé, Natalia à Puerto Varas, …)
- La rencontre avec les manchots en terre de feu…
Flop 5
- Le manque de rencontre « animalière »: mis à part les manchots, nous n’avons pas vu grand chose. Ou alors, uniquement quand nous étions dans le bus: guanacos et autre nandous ne sont pas venus quand nous étions en rando!
- Notre faiblesse en espagnol à ce stade du voyage, qui ne nous aura pas permis d’avoir de réelles conversations avec les locaux…
- Ma petite faiblesse quand nous faisions du vélo à San Pedro de Atacama… J’ai eu du mal à profiter à fond des paysages!
Mais on ne voit rien de plus!
Quelques chiffres
Nombre de jours cumulés sur le territoire: 46
Nombre de pas: 1 123 469, soit une moyenne de 25 533 par jour (on a passé la barre symbolique du million!)
Nombre de jours en randonnée: 15 (dont 10 avec un énorme sac sur le dos!)
Nombre de gâteaux à la manjar mangés: trop!
Budget par jour et par personne: 29€, soit 5€ de moins que celui que nous avions planifié! Ceci est dû au nombre assez important de nuits passées dans la tente… mais c’est toujours bon à prendre!
Les anecdotes de la fin
Ils ont un petit problème ces chiens non? (attention aux âmes sensibles):
Ils sont forts ces chiliens à défier les lois de la gravité!
L’Ardèche n’est pas le seul producteur de crème de marrons (je suis fidèle, j’ai même pas goûté!)
Les architectes sont doués:
Faut être inventif avec les troncs d’arbres:
Un des panneaux les plus fréquents (avec celui de voie d’évacuation pour les tsunamis, mais on a pas pris de photo…): et oui, le Chili, un des pays avec le plus de risques naturels!
Vous pouvez retrouver toutes nos photos sur le Chili en cliquant ici.
Manue, tu devrais ns faire un tableau comparatif sur les glaces du monde et Ju, de l’alcool! Hihihi!
Ahah! pour qui tu nous prends?? 😀