Nous prenons le bus de bon matin à la gare de Puno: direction Cusco! Environ 8h de trajet, dans un bus tout confort. On a même le droit à un petit verre d’Inca Kola, le soda nationale (soi-disant plus consommé que le Coca-Cola, même si ça fait partie du même groupe…).
En fait quasiment tout le bus est occupé par un groupe de touristes (dont pas mal d’australiens) se préparant à l’Inka Trail: randonnée de 4 jours menant en haut du Machu Picchu, qu’il faut réserver des mois à l’avance et payer une fortune… Vous l’avez sans doute deviné: on n’a pas choisi cette option!
Nous arrivons à Cusco en milieu d’après-midi, et surprise: il fait gris avec un peu de pluie… Étant fatiguée, nous prenons un taxi pour nous rendre à notre guesthouse, à 3 kilomètres de la gare routière.
La guesthouse est plutôt mignonne, et a une super vue sur le centre de Cusco. Petit bémol quand même: l’eau chaude est capricieuse. L’inconvénient des douches électriques…
PS: c’est le gros point noir du Pérou… La véritable eau chaude est difficile à trouver, surtout dans les hôtels petits budgets…
Julien décide de sortir dans le centre, pendant que je me repose. Pas mal d’animations en ce samedi soir! On apprendra plus tard qu’un événement religieux se prépare (“corpus christi”). C’est pour jeudi, mais c’est l’occasion de faire la fête toute la semaine!
La visite de Cusco
Nous sommes réveillés de bonne heure, et tant mieux car le petit déjeuner n’est servi que jusqu’à 8h30. Nous sommes quand même agréablement surpris par la qualité de ce petit dej, vu le petit prix de la chambre: nous aurons un bon jus de fruits frais, du pain, du beurre, de la confiture de fraise, et des œufs brouillés!
PS: Pour le jus de fruits, c’était en fait un jour de grâce… Les autres jours, nous n’en auront pas! Enfin, si, juste le dernier jour quand nous sommes revenus du trek… Disons que ça devait dépendre de la personne qui préparait!
Pour ce premier jour en ville, nous commençons par marcher tranquillement dans la ville. Nos pas nous mènent au musée du chocolat. Commencer la journée par une bonne petite dégustation, c’est plutôt pas mal!
Nous attendions 9h30 pour un free tour (la visite guidée de la ville, gratuite, mais basée sur les pourboires), mais nous en repérons un sur la place d’armes qui va commencer à 9h… On y va!
La visite guidée est très intéressante. Nous faisons un tour de la place d’armes et des différentes églises (une des plus belles places du Pérou, et je dirais même de tout le voyage!). Les églises et autres ont été construites avec l’arrivée des espagnols, sur la base des constructions incas. Ça donne un style plutôt pas sympa! On en apprend plus aussi sur les incas et leur culture, Cusco étant l’ancienne capitale inca (Cusco vient du quechua Qosqo, qui signifie “nombril du monde”). Aujourd’hui, cette culture est toujours présente et intégrée au christianisme.
Après une petite pause photo avec notre ami l’alpaga, nous nous dirigeons vers San Blas. C’est un quartier vraiment charmant, avec ses ruelles pavées, sa petite église, son beau point de vue sur la ville…
Nous terminons le tour au marché de San Blas, et nous en profitons our déjeuner. Il y a un petit stand végétarien, et même si c’est le plus cher c’est celui qui nous fait le plus envie sur le moment. On n’a pas regretté notre choix! Au menu: une bonne soupe, un bon plat de quinoa, et surtout d’excellents petits gâteaux au chocolat ?. Le Pérou est un producteur de chocolat, je sens que je vais bien apprécier ce pays!
L’après-midi, sur les conseils de notre guide du matin, nous partons vers le mirador qui domine le quartier San Blas: le Christo Blanco. Pas mal de marches d’escaliers pour l’atteindre, et nous sommes même accompagnés d’une écolière qui fait ce trajet tous les jours pour rentrer chez elle. Respect! De là-haut, le point de vue est très beau, mais nous arrivons aux heures où les tours arrivent aussi, et nous sommes vite assaillis par les passagers d’au moins 5 bus… Et ça selfite à tout va!
Nous nous rendons ensuite aux ruines de Sacksayhuaman, les plus importantes aux abords de la ville. De l’entrée au site, on est déjà impressionnés par ces ruines: essayez juste d’imaginer comment ils ont pu déplacer de si gros blocs de pierre, sans utiliser de roue, et les assembler aussi parfaitement!
PS: Même si ça paraissait intéressant, nous ne serons pas sur le site car il fallait acheter un billet global comprenant l’accès à d’autres sites majeurs (principalement des ruines et des églises). Et comme on ne comptait pas spécialement visiter beaucoup de lieux en dehors du Machu Picchu et du Choquequirao, ce pass n’avait pas top d’intérêt…
Nous redescendons en ville par un chemin aménagé. Et après s’être pris une petite averse de grêle, nous partons faire des courses pour notre prochain trek vers le Machu Picchu: 7 jours de marche pour l’atteindre, ça se prépare! Après nos achats au supermarché, nous complétons par quelques victuailles au marché San Pedro, le marché central: avoine pour un prix dérisoire, cannelle et, fruits secs pour agrémenter… On trouve vraiment de tout dans ce marché, et il est vraiment agréable. Il y a de grands étals de fruits, qui ont l’air tous si appétissants ☺
Nous finissons notre petit tour en ville avant de rentrer tranquillement à l’auberge.
Le lendemain, le programme est très light… Juste une petite balade matinale dans le quartier San Blas (parce qu’on l’a bien aimé) et vers les différentes églises du centre-ville, un déjeuner au marché, un jus de fruits en dessert (ils en servent 4 verres… donc oui, on l’a considéré comme un dessert!), et après une petite sieste, un tour au musée de l’inca, histoire d’en savoir encore un peu plus avant de partir vers le Machu! Il y a notamment une maquette des ruines du Choquequirao, où nous allons passer aussi… Intéressant!

Un petit pain au chocolat… mais ce fut une déception (on se rattrapera plus tard, avec une super boulangerie!)
Le soir, nous rentrons dans une des nombreuses pollerias (restos “poulet frites”) de la ville. En effet, le poulet et la patate sont une véritable institution au Pérou! Pour un petit prix (environ 2 euros), nous avons un plat copieux et étonnamment bon: un huitième de poulet, des frites, et un buffet de salades à volonté. On s’est bien régalés! Nous sommes passés par curiosité vers les restos touristiques proposant du cochon d’inde. Ici, il est cuit au four, et c’est une des grandes spécialités de la ville. Cependant, c’est assez cher, et c’est surtout servi pour deux. Et tout comme le lama, je n’arrive pas à me résoudre à en manger (ben oui, quand on a eu un cochon d’inde, c’est un peu dur de l’imaginer dans l’assiette…). Julien hésite encore à tester, peut-être que le déclic aura lieu après le trek!
Changement de programme!
Nous devions partir pour notre randonnée vers le Machu Pichhu… Mais les programmes sont faits pour être changés! Voici les explications: je voulais au départ partir à Iquitos en Amazonie péruvienne pour la fin du séjour… Les excursions durent en moyenne une semaine, ce n’est pas donné, mais partir sur le fleuve Amazone semblait vraiment cool! Sans compter tous les animaux et oiseaux de la jungle ☺. Seulement Iquitos, c’est loin! Une journée de bus + 5 jours de bateau en partant de Lima, ou une heure et demi d’avion… parce qu’il n’y a pas de route là-bas! Nous n’avons pas le temps pour le bateau, on regarde le prix des avions. Bizarrement, cela est abordable (70 dollars l’aller-retour). Seulement, au moment de payer… c’est là que ça se complique! On n’y arrive pas, et quand on regarde de nouveau les prix, ça augmente. Idem pour d’autres compagnies… Bref, on comprend que les bas prix, c’est pour les péruviens, et qu’on ne s’en sortira pas à moins de 300 euros chacun. On abandonne donc l’idée d’Iquitos, et on se rabat finalement sur Puerto Maldonado, à une douzaine d’heures de Cusco. C’est aussi en Amazonie, mais avec un autre fleuve. Les excursions sont plus courtes là-bas, nous avons donc un peu plus de temps pour visiter d’autres choses!
Comme la fête du corpus christi est le lendemain, et que la fiesta s’annonce à Cusco (avec la possibilité de gouter des plats traditionnels, dont le cochon d’inde pour Julien) on décide de rester un peu plus avant de débuter la randonnée. En plus cela coïncide avec l’arrivée de François et Morgane, que nous avions rencontré à la Paz, et ils veulent faire la même rando. On décide donc de partir avec eux dans deux jours.
En attendant, on ne sait que faire pour occuper ces deux jours…. Après moultes tergiversations, nous partons vers la vallée sacrée des incas, visiter quelques sites en prémices du Machu. C’est parti!
La vallée sacrée des incas
Nous commençons par chercher le minibus local partant pour Pisac, à une trentaine de kilomètres de Cusco. On galère un peu, mais nous y arrivons en fin de matinée. Cette vallée est très jolie, et le village également. Nous y faisons un tour rapide (il y a surtout un gros marché de souvenirs), et nous grimpons vers les ruines incas. Cette marche nous donne un avant goût de la rando à venir, car c’est loin d’être plat et ça commence à bien taper niveau soleil! Elles ont bien sûr été construites à flanc de montagne, et ça grimpe sec. Elles restent quand même très belles, et plutôt bien conservées. On arrive tout en haut, où on pensait pouvoir faire une boucle pour redescendre, mais comme on nous l’avait précisé à l’office du tourisme, certaines parties sont fermées… On revient par le même chemin, avec quelques variantes.
On reprend ensuite le bus, puis un minibus pour nous rendre à Ollantaytambo, village où on peut prendre le train vers le Machu Picchu (variante intéressante pour ceux qui ne veulent pas marcher, mais extrêmement chère!!!).
Il est déjà assez tard quand nous arrivons. Nous cherchons donc un hôtel pour nous reposer un peu… Notre choix se porte sur un hôtel sympa, où nous prenons une petite chambre, à l’origine pour une personne, mais le lit reste assez grand, et nous l’avons surtout pour moins cher que la classique matrimoniale.
On mange rapidement au marché avant d’aller nous reposer…
Le lendemain, après un bon petit-déjeuner à l’hôtel, nous partons visiter les ruines d’Ollantaytambo, une ancienne forteresse inca. La visite est sympa également, et il y a même quelques lamas. Les terrasses sont encore exploitées pour l’agriculture, et on peut voir quelques personnes y travailler.
Il est encore tôt quand nous prenons un minibus direction Urubamba. De là, nous pouvons marcher vers les Salinas de Maras, des exploitations de sel. Le chemin pour y aller grimpe un peu, encore un entraînement pour plus tard! Nous arrivons aux Salinas et c’est vraiment très joli. Ces terrasses de sel, toujours en exploitation, nous changent encore de décor. Par contre, nous croisons pas mal de tours, qui s’arrêtent eux aussi ici pendant leur visite de la vallée sacrée.
On goûte quelques échantillons de maïs et cacahouètes salés avant de reprendre notre route à pied vers le village de Maras, et cela semble encore monter. On demande à un “local” si le chemin grimpe beaucoup, et il nous dit que non, qu’il y a du plat, voire même descendant après. On n’a pas la même vision du plat je pense! Une bonne petite grimpette en plein soleil vers le village! L’occasion de voir quelques personnes se rendre vers les Salinas, ou ramener du foin grâce à leurs ânes. C’est quand même pas une vie facile…
Nous arrivons au village. Avant même d’arriver dans le centre, un taxi nous accoste et nous propose de nous emmener aux ruines de Moray, situées à 9 kilomètres de là. Pas de bus pour aller là-bas, et c’est un peu loin pour marcher. Le prix nous semble correct. On prend donc ce taxi, qui nous ramènera ensuite à l’arrêt de bus pour notre prochaine destination. Les ruines de Moray sont plus petites, mais les terrasses sont belles.
Une fois notre visite terminée, notre chauffeur de taxi nous amène comme prévu à l’arrêt de bus.
C’est le jour du corpus christi, et notre chauffeur nous apprend que c’est la fête à Chinchero! Il a l’air hyper enthousiaste, à nous vanter la bouffe traditionnelle, on dirait qu’il meure d’envie d’y aller aussi. Mais qui dit fête dit aussi moins de transports, et on attend une bonne demi heure que notre bus arrive.
Nous voilà donc dans un bus bondé en direction de Chinchero, dernier village avant le retour à Cusco. Arrivés au village, nous voyons une place effectivement remplie de stand de nourriture et de boissons. Seul Julien en profitera, mon ventre étant un peu en dérangement… Il goûtera à la chicha, une boisson au maïs fermenté. Un mélange entre bière et cidre, pas mauvais, et servi en grande quantité. Même les enfants en boivent! Ce n’est pas très alcoolisé, mais ça fait bizarre (on apprendra plus tard qu’ils en donnent un peu aux enfants même si c’est un peu alcoolisé, car ça ouvre l’appétit).
Il goûtera aussi à une viande en barbecue, servie avec des patates (évidemment).
Nous partons ensuite vers l’église et les ruines incas, qui forment plutôt un grand parc où beaucoup de monde festoient! De la musique, des danses: c’est vraiment animé.
Julien fait un tour des ruines et nous repartons vers Cusco vers 15h.
Quand nous y arrivons vers 16h, il y a aussi beaucoup de monde, c’est la fête! C’est aussi la fête dans la rue qui monte à notre auberge, l’occasion de voir l’autre face du corpus christi: tout le monde fait pipi dans la rue, tranquillement… Faut dire qu’après toutes les bières et chichas ingurgitées, il faut bien évacuer…
Le soir, nous retrouvons François et Morgane autour d’une bière, histoire de s’organiser pour le départ du trek. On se rend ensuite sur les stands vendant le plat traditionnel de cette fête: un mélange de cochon d’inde, de poulet, d’algues, de patates, et autres… Julien en prendra, et je me contenterais d’en goûter un peu… Mouais, pas terrible quand même!
On apprend que nous avons loupé le défilé des chars qui a eu lieu le matin. On ne pensait pas que la vallée sacrée allait nous prendre autant de temps!
On est quand même content de l’avoir fait, on en a bien profité!
Maintenant, place à la rando… 8 jours de marche, avec en point de mire le Choquequirao et le Machu Picchu. Un des treks les plus difficiles de ma (encore) courte vie! On vous raconte ça dans un prochain article ☺
Quel plaisir de regarder les images du Pérou et toutes les péripéties de votre voyage. C’est bien les jeunes.
Vos jambes doivent être bien habituées aux grimpettes !
Nos jambes se sont presque habituées en effet 🙂