Jour 4: Ruines Pinchauniyoc – Maizal, 7 km / D+ 1 116m, D- 530m
Nous profitons d’un beau lever de soleil, avant d’attaquer une dure journée: descente jusqu’à la rivière, puis remontée de 1 000 m vers le village de Maizal. On y croit!
La descente est plutôt rapide, et nous arrivons vite vers le “pont” annonçant la montée. La famille allemande nous double rapidement (les enfants sont d’ailleurs impressionnants!) et nous continuons à notre rythme cette montée bien raide, même très très raide.
Nous nous essaierons même à la mastication de feuilles de coca, non pas pour l’altitude (nous sommes juste autour de 3 000 m), mais pour donner un coup de boost. Ce qui est assez efficace pour moi, mais pas trop pour Julien, qui ressent juste l’effet coupe-faim.
Nous arrivons aux alentours de midi, bien épuisés. Le groupe d’américains est bien évidemment arrivé, et cela nous laisse malheureusement peu de choix pour l’emplacement de la tente (au fond, avec les crottes de poule)! Le camping est en fait une ferme, et nous sommes entourés de vaches, cochons, moutons, chiens, chats, etc… La gérante peut cuisiner pour nous, nous décidons donc de mettre les pieds sous la table. Au menu: un copieux oeufs/riz/frites, que nous mangeons en compagnie des cochons d’inde dispersés dans la maison/salle à manger/cuisine. Expérience intéressante!
L’après-midi est tranquille: beaucoup de repos, un jeu de dés interminable, la polenta du soir, et au dodo!
Jour 5 : Maizal – Yanama, 10 km / D+ 1 108 m, D- 542 m
Il nous faut encore une bonne dose de motivation aujourd’hui: encore 1 000 m de dénivelé positif pour atteindre le col San Juan, à 4 200 m d’altitude. Nous montons comme on peut sur ce chemin un peu moins raide que la veille, plutôt humide dans cette végétation tropicale. Il y a pas mal de grottes et d’anciennes mines sur le chemin.
Nous arrivons au col bien fatigués, mais la vue sur les sommets enneigés est très belle.
Nous redescendons par l’autre versant vers le village de Yanama, mais le paysage est très différent, bien plus sec et fleuri. Vraiment très beau…
Nous arrivons au village vers midi, et nous nous faisons refouler par le premier camping à cause du groupe d’américains. Nous sommes dirigés à un autre camping un peu plus loin. À notre arrivée, nous avons droit à un accueil hyper sympa. En plus, le lieu est calme, avec beaucoup d’espace. Le meilleur depuis le début!
Les familles allemandes nous rejoignent un peu plus tard, s’étant également fait refoulées par le premier camping. Le programme de l’après-midi est guère différent de la veille: repos. Il n’y a que François qui bougera ses muscles en allant jouer au foot avec les enfants péruviens et ceux de la famille allemande. La vieille Europe a malheureusement perdu ?
Jour 6: Yanama – Totora, 17 km / D+ 1 008m, D- 1 176m
Encore une bonne journée en perspective, avec le col le plus haut de la randonnée: 4 600 m. Et encore 1 000 m à grimper avant d’y arriver! Nous partons encore une fois de bonne heure, et le sentier est moins raide que les jours précédents. Nous passons par des prairies très mignonnes et la vue sur les montagnes est très sympa!
Un peu plus loin, la montée devient plus difficile, surtout avec l’altitude. La fatigue commence aussi à nous gagner, et après plusieurs longues pauses, nous arrivons (pour ma part assez péniblement) au col vers midi. La vue est assez incroyable!
Un petit pique-nique, et c’est parti pour une bonne descente vers le village de Totora. Les paysages sont sympas, mais la descente est parfois assez glissante encore une fois.

On arrive vers Totora…
Au village, nous cherchons une solution pour partir en minibus au village de Playa. Cela nous ferait l’économie d’une étape, longue (24 kms), descendante, et apparemment sans grand intérêt. Il n’est que 15h, nous essayons de voir s’il est possible de partir le soir-même (ce qu nous permettrait de démarrer tôt le lendemain). Malheureusement, pas grand monde dans ce village… Le seul minibus qui part est celui du groupe d’américains, qui est déjà plein!
Une femme nous donne aussi un espoir, mais finalement ce n’est pas bon. Tant pis, nous nous résignons à dormir au camping de Totora, pour prendre le minibus du lendemain à 5h30 du matin. On espère qu’il sera bien là, car la ponctualité péruvienne laisse quelques fois à désirer…
Jour 7: Playa – Aguas Calientes, 20 km / D+ 775m, D- 906m
On se lève au taquet en espérant que le minibus parte vraiment, et à l’heure. Nous nous préparons et attendons… Miracle, il est là, et partira en fait plutôt à 6h. A 7h, nous sommes devant le sentier nous menant à la dernière étape avant le Machu: Aguas Calientes.
Le sentier commence plutôt agréablement, dans les champs de café. Les caféiers, la végétation… tout ça nous fait bien penser au Laos ou au centre du Vietnam, régions que nous avions bien appréciées. Nous nous arrêtons même chez un producteur de café, l’occasion pour nous de goûter le café local de type commerce équitable. Ici, il est même servi avec bananes et patates douces!
Nous reprenons la route boostés par le café, et tant mieux car ça continue de monter! Moins longtemps que les jours précédents certes, mais quand même! Nous arrivons vers un premier point de vue sur le Machu. Sympa, mais il est loin et il faut avoir de bons yeux pour distinguer les détails!
Il nous reste une bonne descente dans la forêt avant de rejoindre la route et le village d’Hydroelectrica. Cette partie n’est pas la plus belle, mais c’est là que se trouve la gare,et c’est surtout là que nous commençons à suivre les rails vers notre destination finale.
Le chemin n’est pas désagréable en soi, nous pouvons profiter de la jungle. Mais c’est quand même 2h30 sur du faux plat montant, avec de temps en temps le train qui passe et qu’il faut esquiver… Bref, on était contents de trouver enfin le village d’Aguas Calientes!
Celui-ci n’a vraiment rien de charmant, rien qu’une succession d’hôtels, de restaurants, de souvenirs… Le nom du village provient de la présence de bains chauds naturels, mais est connu maintenant sous le nom moins original de “Machu Picchu Pueblo”.
Notre première action une fois arrivés: acheter nos tickets! Car il est déjà presque 17h, et on ne voudrait pas patienter une journée de pas que prévu ici. Heureusement, il y a toujours des places, mais nous sommes obligés de prendre le combiné avec la “montaña” (qui permet d’avoir une bonne vue de l’ensemble du Machu). C’était déjà la volonté de François et Morgane, mais moi je ne savais pas si j’aurais le courage de grimper encore une fois. On verra demain!
Une fois les tickets en poche, on décide de s’offrir une pause apéritive histoire de marquer la fin de notre trek. On se trouvera ensuite une petite chambre, avec de la “vraie” eau chaude (on aurait d’ailleurs été déçus de ne pas en avoir dans ce village au nom évocateur…), et finirons la soirée en mangeant au marché. Rien d’exceptionnel, mais au moins, on ne se ruine pas.
Reste plus qu’à se reposer, demain, c’est le grand jour!
Jour 8: Enfin… Le Machu Picchu!
Lever 3h30… Après un petit pain au chocolat de la boulangerie française, nous voici une heure plus tard en train d’attendre l’ouverture des escaliers pour atteindre le Machu. Et nous ne sommes pas seuls! A 5h, c’est parti. Des centaines de marches, 500 m de dénivelé, … le matin, ça pique un peu! Je serais la dernière de notre groupe à atteindre le sommet en 45 minutes. Mais là… Il faut en fait attendre 6h avec les autres personnes qui ont pris le bus. Hormis l’aspect financier, je trouve que l’intérêt de monter à pied est assez limité.
Une fois les portes ouvertes, on laisse nos sacs à la consigne (plus ou moins obligatoire, à la tête du client plus qu’à la taille réelle du sac) et on peut enfin découvrir le site. Même si on est plutôt déçus par la lumière du matin, le site reste majestueux, comme sur les cartes postales!
A 8h, nous partons en direction de la montaña, qui est en fait la montagne Machu Picchu (la vieille montagne), où est accrochée la cité inca. Celle que l’on voit en face du Machu et qui lui donne son aspect caractéristique est le Wayna Picchu (la jeune montagne). Celle-là aussi est accessible à pied, mais il faut réserver quelques mois avant car plus demandé que la montaña (car moins difficile!).
Ici, tout se mérite par l’effort, et il nous avons encore 600 m de dénivelé à grimper pour atteindre le sommet, tout en marches d’escaliers… Un peu dur, mais la récompense est au bout de la montée. C’est là que nous apprécions le plus le Machu!
On en profite un peu avant de descendre. Pour la visite du Machu, nous décidons de prendre un guide. Même si c’est plutôt cher, cela reste accessible à 4. Les garçons en trouvent un qui parle français: une aubaine! On fait le tour du site avec lui (2h30 quand même), et il nous explique l’histoire et la découverte du site par le professeur Bingham, un archéologue américain.
On ressort bien épuisés, mais contents!
Il est déjà 14h, et il est temps de redescendre à Aguas Calientes. Un petit sandwich et jus de fruits au marché, et au repos!
Le long retour vers Cusco
Le lendemain, on ne traîne pas trop le matin. Petit-déjeuner au marché, où on peut goûter une bonne boisson chaude au quinoa et aux pommes, avant de remettre nos sacs pour deux heures de marche vers Hydroelectrica.
Nous y sommes vers 9h et l’endroit est complètement désert! Nous apprenons que le bus touristique part en début d’après-midi, donc il nous faut trouver une solution si on ne veut pas attendre toute la matinée.
Un taxi nous aborde, mais il nous demande un prix assez important car nous ne sommes que 4 (son minibus a 6 places). Nous en trouvons un autre quelques minutes plus tard, qui peut nous emmener à Santa Maria, d’où partent plusieurs collectivos pour Cusco.
On part avec lui, pour un trajet sympathique, même si au bout de quelques kilomètres je me retrouverais avec un monsieur presque sur mes genoux (sur le siège passager avant!). A Santa Maria, petite négociation pour le prix du collectivo, et nous voilà partis pour un loooooong trajet jusqu’à Cusco, sur une route de montagne qui ne fait que tourner et un conducteur qui se prend pour un champion de rallye. Heureusement que j’ai mes pilules magiques somnifères ☺
Nous arrivons à Cusco vers 16h. Le temps de retrouver nos quartiers, de prendre une petite douche, et nous partagerons la bière de fin de trek (encore une fois :-)) avec nos compagnons de marche. Nous l’avons fait!
Ce fût la randonnée la plus dure… et je ne suis pas sûre de vouloir recommencer dans la foulée! Mais les paysages et le Choquequirao valent les nombreux essoufflements dans les montées…
Maintenant, on change de décor. Place à l’Amazonie et aux petits singes à Puerto Maldonado!
Toujours aussi sympa de vous suivre dans vos escapades … vous allez trouver la vie triste sur le continent à votre retour
bises
triste, je ne sais pas… moins mouvementée, peut-être bien 🙂