Après cette petite pause animalière, nous reprenons un bus de nuit, direction Arequipa! Le trajet est long (14 ou 15h) et malheureusement, nous ne sommes pas dans un des meilleurs bus du voyage: des sièges pas très confortables, un voisin qui empeste la feuille de coca, et des toilettes qui se sont bouchées très rapidement…
Côté paysages, nous retournons dans les montagnes et repassons à nouveau des cols à plus de 4 000 mètres. Et avec l’altitude c’est le retour des vigognes ?
Arequipa, la ville blanche
Nous arrivons à Arequipa en début de matinée, et nous montons directement dans un taxi pour nous rendre à notre auberge (Albergue Espanol). L’endroit est plutôt mignon, type maison coloniale espagnole.
La ville d’Arequipa est connue pour avoir gardé son aspect ville coloniale, et est surnommée la cité blanche à cause de la couleur des bâtiments, mais aussi apparemment car il y avait énormément d’espagnols (et donc, de blancs…).
La ville est aussi connue pour être juste à côté de plusieurs volcans encore actifs, comme le Misti, qui n’est qu’à une quinzaine de kilomètres.
Après un peu de repos, nous partons pour le marché central. Nous passons dans une ruelle piétonne très mignonne, et un peu plus loin, nous trouvons le grand marché. Même si l’extérieur n’est pas exceptionnel, à l’intérieur, c’est plutôt grand et très animé. On retrouve les beaux stands de fruits, et surtout les stands de cuisine ☺. Arequipa a plusieurs spécialités, et nous trouvons rapidement un endroit pour les déguster. Ce qui est bien, c’est qu’on peut “mixer” plusieurs plats. Nous goûtons le roccoto relleno, que l’on peut prendre pour une tomate farcie, mais qui est en fait un piment farci! Ce n’est pas le plus fort des piments, mais ma bouche a du mal à s’en remettre. Ce plat est très souvent accompagné d’un pastel de papas, une sorte de gratin dauphinois vraiment pas mauvais et qui a le mérite d’apporter un peu de douceur!! Le plat est complété par un bon ceviche… Miam!
Après avoir bien mangé, nous terminons notre tour au marché pour acheter quelques victuailles en prévision de notre randonnée dans le canyon de Colca.
L’après-midi se passe très tranquillement, entre repos et balade. On se réserve la journée du lendemain pour visiter la ville de manière plus approfondie.
Et de nuit ça donne ça:
Le lendemain, on se lève donc assez tôt pour assister à un des « free tours » de la ville. Nous sommes accueillis par notre guide, et bonne surprise, nous ne sommes que trois! Une visite presque privée ? Elle nous explique pas mal de choses, sur la ville, les lamas, la culture inca… nous trouvons encore une fois ce type de visite très intéressant. Nous apprenons notamment qu’ils « fêtent » la ville tous les dimanches matin sur la plaza de armas, auquel nous assistons aujourd’hui! On passe les églises principales, par le marché, par les quartiers résidentiels, etc… Nous y apprenons également que les habitants sont très fiers (ils sont arequipéens avant d’être péruviens), et qu’il y a même eu un référendum sur l’indépendance de la ville il y a quelques années! Mais comme vous pouvez le constater, ce fût le « non » qui l’a emporté…
Nous terminons la visite par la dégustation d’un « leche de tigre », qui n’est non pas du lait de tigre, mais le « jus » du ceviche, qui met en appétit. Ça sera plutôt efficace, car mon choix se portera sur un ceviche pour ce midi! Julien tente plutôt « l’adobo», une sorte de soupe à base de viande de porc. C’est une autre spécialité d’Arequipa, qui traditionnellement se mange au petit-déjeuner le dimanche. Le résultat n’est pas mauvais non plus.
On profite également de cette journée pour goûter le « queso helado », en traduction littérale « glace au fromage ». Point de fromage là-dedans, simplement du lait, du sucre et beaucoup de cannelle! Pas très appétissant mais plutôt bon 🙂
Une fois repus, nous partons en direction du quartier Yanahuara. Pour cela, nous longeons la rivière, dont les bords sont bien aménagés, et nous arrivons dans un quartier résidentiel très mignon, et plutôt riche à priori.
Sur la place principale, une belle église, et surtout un mirador sur la vieille ville et les volcans aux alentours. Sympa, mais on s’attendait à mieux! On a l’impression que ce mirador a été aménagé juste pour pouvoir y installer des stands touristiques.
Avant de quitter les lieux, on est attirés par un petit stand où on voit du monde grouiller autour. Quand on s’aperçoit qu’il s’agit d’un stand de picarones, on n’hésite pas à assurer notre pause goûter… Toujours aussi bon 😀
On profite encore des beaux monuments avant de partir préparer nos affaires. Au programme des prochains jours: remettre nos chaussures de randonnée pour crapahuter dans le canyon de Colca ?
Une randonnée plus longue que prévue dans le canyon
A une centaine de kilomètres d’Arequipa se trouve le canyon le plus profond du monde (enfin, selon eux!). Il s’agit du canyon de Colca, qui est aussi réputé pour abriter des condors!
Nous partons de bon matin vers la gare routière, et c’est parti pour (quand même) 6 heures de bus! Je trouve le temps long, malgré les beaux paysages que nous traversons.
Nous arrivons à Cabanaconde, le village d’où part la plupart des randonnées. C’est d’ailleurs là que nous pensions payer le droit d’entrée vers le canyon, mais pour une fois, personne ne vient nous voir! Comme il n’y a pas l’air d’avoir de bureau de vente de tickets, on se dit qu’on aura la possibilité de payer en cas de contrôle (voire même de ne pas payer car les contrôles sont aléatoires à priori).
Nous trouvons rapidement une auberge vraiment pas chère, avec salle de bains privative (mais bien sûr, une eau chaude plutôt capricieuse).

Dans le bar qu’on nous avait recommandé pour boire un “colca sour”: pisco mélangé à une liqueur de figue de barbarie. Pas mal!
Jour 1: Cabanaconde – Llahuar – 11 kilometres
Le lendemain, nous partons aux alentours de 8h vers le début de la randonnée. Nous arrivons à un mirador où nous avons un très beau point de vue sur tout le canyon. Nous voyons également notre premier condor ?
Nous avons ensuite le droit à une très longue descente vers le fond du canyon. Et même si ce n’est encore que le matin, on se rend compte qu’il fait très vite chaud ici. Pas de doute, nous sommes bien dans un désert, avec tous les cactus et figuiers de barbarie que nous voyons autour de nous.

Petite vue sur le canyon
Une fois au bord de la rivière, nous apercevons des geysers. Ils ne sont pas aussi impressionnants que ceux que nous avons vu précédemment, mais c’est pas mal non plus!
Une petite remontée, puis une nouvelle descente, et nous arrivons au village de Llahuar. Deux auberges se concurrencent, mais une des deux est plus connue car elle possède des piscines d’eau chaude. Une des personnes du village nous emmène vers l’autre auberge (Virginia Lodge), et comme nous y trouvons un bon accueil, un bon prix, et tout de même un accès aux piscines d’eau chaudes, on y va!
L’après-midi, c’est détente à la piscine. Le décor est sympa (juste à côté de la rivière), et nous discutons un long moment avec Steven, un québécois bien sympa ? Par contre, l’eau est limite brûlante, donc difficile d’y rester très longtemps en trempage. Certains alterneront avec l’eau de la rivière, qui elle est glacée!
Après un bon repas confectionné par notre hôtesse, au dodo!
Jour 2: Llahuar – Fure – Llahuar – 19 kilomètres
Nous voulions à la base dormir au village de Fure, un peu plus en hauteur, puis nous rendre à la cascade d’Huaruro (à 1h/1h30 de marche). Cependant, notre hôtesse Virginia nous apprend que ce n’est pas possible d’y séjourner sans tente, car il n’y a plus personne qui y vit! Les habitants de ce village sont partis à cause des risques d’éboulement, et ont créé un autre village, un peu plus bas dans la vallée. Suivant les recommandations de Virginia, nous décidons de faire l’aller-retour dans la journée, histoire de profiter des bains une nouvelle fois à notre retour de marche.
PS: nous n’avions pas pris la tente avec nous cette fois, car l’office du tourisme d’Arequipa nous avait dit que nous ne pouvions pas camper dans le canyon… tant pis!
Le chemin pour se rendre à Fure est beau, mais ça grimpe! Et après passage caillouteux type pierrier qui ne me plaît pas vraiment, nous arrivons tout de même à ce village qui en effet est plus que désert! Ça fait vraiment bizarre car il y a des maisons, une école, et des poteaux et câbles électriques.
Nous poursuivons un peu plus loin, pour aller voir la cascade Huaruro. On se pose quelques minutes pour contempler la chute d’eau: l’endroit est très joli!
Nous retournons ensuite à Fure pour pique-niquer, et nous croisons une randonneuse polonaise que nous avions vu la veille. Même si elle a entendu comme nous qu’il n’y avait personne dans ce village, elle prévoit quand même d’y dormir… (PS: on apprendra 2 jours après qu’elle a dû aller à un autre village, où elle est arrivée assez tard).
Nous reprenons le chemin en sens inverse, et nous arrivons en milieu d’après-midi à Llahuar. Parfait pour prendre un petit bain (où nous serons entourés de français!).
Le soir venu, nous retrouvons notre québécois (qui finalement n’a pas bougé), et nous dinons en compagnie d’un couple australo-néozélandais.
Jour 3: Llahuar – Tapay – 14 kilomètres
Cette fois, on change de coin. Nous reprenons nos sacs pour nous rendre à Tapay, petit village à l’est du canyon. Il nous faut reprendre une route de terre (où passent quelques voitures, mais rien de dramatique). Le chemin monte vers un point de vue, puis redescend vers le village de Malata.
A partir de là, nous avons du mal à trouver le chemin vers Tapay, mais d’autres randonneurs nous l’indiquent. Et il monte plutôt raide!
Heureusement, ce n’est pas si long, et nous arrivons en nage au village, qui est très mignon. Nous trouvons l’auberge conseillée par Virginia, et on s’y installe!
Il n’est que midi, nous prenons le temps de pique-niquer, de nous doucher (avec de l’eau chaude, vive les panneaux solaires!) et de nous reposer.
Une bonne plâtrée de spaghettis en prévision du lendemain, et au dodo!
Jour 4: Tapay – San Juan de Chuccho, 16 kilomètres
Nous partons à la fraîche pour ce dernier jour. Nous devons rejoindre Cabanaconde en fin de matinée pour prendre le bus en début d’après-midi. Pas beaucoup de kilomètres, mais une petite descente suivie d’une grande montée (un peu plus de 1 000 mètres de dénivelé). Enfin, ça c’est ce qui était prévu…
En réalité, une fois arrivés en bas à la rivière et juste avant d’entamer la longue montée, on se rend compte que nous avons laissé le portable dans notre chambre à Tapay… En soi, le portable n’a aucune valeur, mais il y a la carte SIM de Julien et une carte mémoire. Après un petit moment de « réflexion », nous faisons machine arrière. Nous avions le temps, et ce n’est pas si grave de rester une journée de plus dans ce beau décor.
San Juan de Chuccho est le village au bord de la rivière. On s’arrête dans une auberge pour demander le prix pour une nuit et s’ils ont de la place. Nous sommes très bien accueillis, et ils appellent même pour nous l’autre auberge de Tapay pour savoir s’ils ont bien récupéré le téléphone. Ils tentent même de contacter l’hôtel que nous avions réservé sur Internet pour le soir-même à Arequipa, malheureusement sans succès. On espère que l’on pourra décaler au lendemain sans problèmes…
Une fois ces détails réglés, nous remontons en direction de Tapay, une bonne petite grimpette, en passant cette fois par des ruines. Nous récupérons le téléphone, et on redescend vers le village de Malata, pour acheter de quoi manger le lendemain.
Nous passons par un autre chemin pour revenir à San Juan, un peu plus fréquenté que les autres. Nous arrivons finalement en milieu d’après-midi, tranquillement. Nous avons encore le temps de récupérer avant le dîner, et une fois rassasiés nous partons au lit assez rapidement.
Jour 5: San Juan de Chuccho – Cabanaconde, 7 kilomètres
Cette fois-ci, nous nous assurons de ne pas oublier encore une fois le téléphone, et nous partons aux alentours de 7h pour grimper à Cabanaconde. La montée est parfois assez raide, mais on ne s’en sort pas trop mal. Nous rejoignons aux alentours de 9h le sommet de la montée, avec de beaux panoramas.

Ce chien nous a impressionné… il avait grimpé avec nous à Tapay deux jours avant, et nous l’avons retrouvé en haut de la montée aujourd’hui: quel force pour un petit chien!
Le seul hic: une fois en haut, une dame nous demande les fameux tickets d’entrée que nous n’avons pas… Nous lui expliquons un peu la situation et à base de pleurnicheries et de yeux de cockers, on passe à travers (payer à la fin du séjour… faut pas exagérer ?).
A 10h nous arrivons au village, où nous voyons directement un bus qui part! On le rattrape et nous voilà directement en direction d’Arequipa!
Encore 6h de route… Toujours long mais les cols que nous passons sont toujours aussi beaux, entre volcans et vigognes.
A Arequipa, nous nous dirigeons à notre hôtel (on a dû quitter l’Albergue Espanol, faute de disponibilité). La chambre réservée pour la veille est toujours disponible et nous n’avons pas de frais liés à cette modification. Ouf!
Le soir, nous allons chercher nos affaires dans notre ancien hébergement, et on en profite pour déguster un bon riz au lait dans la rue ?
Une dernière journée gastronomique à Arequipa
Pour cette dernière journée à Arequipa, pas de réel programme, ce sera surtout gastronomique! Nous commençons par le marché pour le petit-déjeuner… Nous (re)goutons aux brioches « hua hua » (celles dans lesquelles on trouve une petite tête de bébé en figurine), et celle-ci est vraiment bonne!
Un peu plus tard, nous tombons sur une kermesse où ils vendent de la « causa limena », une sorte de hachis parmentier froid au poulet, à l’oeuf et à l’avocat. Encore une fois, c’est bon!
Pour digérer un peu ça, un peu de culture. Nous partons au musée de culture andine pour en apprendre plus sur la momie Juanita, une jeune fille sacrifiée par les incas en haut d’un volcan, dont on a retrouvé la momie dans la glace en excellent état en 1995).
L’occasion d’en apprendre plus sur ces rites incas plutôt particuliers (pas de photos autorisées dans le musée…).
Pour midi, nous décidons de trouver une picanteria, un type de restaurant servant de la nourriture locale. Le quartier de Yanahuara est réputé pour ses picantierias, donc on y retourne! Nous tentons d’abord la plus populaire et touristique, mais il y a bien trop de monde et les prix plus élevés que ce qu’on pensait… Nous nous rabattons sur une autre picanteria, que nous avions repérée quand nous nous étions rendus au mirador. Pas trop de monde et des prix très abordables: on s’installe!
Nous goûtons pour la première fois le chupe de camarones, une soupe aux grosses crevettes avec du fromage et pleins d’autres ingrédients. Très bon!
Heureusement que j’avais seulement pris une salade en plat, parce que c’est hyper copieux!

Les cuy pendent à l’arrière… Bouh!
On ressort de là le ventre plein, et la balade digestive fait du bien. Un peu plus tard, une nouvelle « queso helado » et nous sommes fin prêts pour partir vers de nouvelles aventures!
Nous prenons de nouveau un bus de nuit direction Paracas. Cette fois-ci on quitte pour de bon les Andes… Donc au revoir la montagne, à nous la mer!
Bonjour les globes trotters , j’espère que vous allez bien et toujours aussi sympa de partager avec vous vos expériences
bonne continuation et à la rentrée à notre retour de Chine , nous partons samedi après midi sur les terres du Taoisme ( montagne du Wudang ) améliorer notre foi en l’humanité , bien besoin en ce moment
Bises à vous deux
Bonjour Jacques,
Déjà une semaine que nous sommes rentrés et pour l’instant ça va 🙂
On essaiera de se croiser pour échanger sur nos expériences chinoises respectives.
Bon voyage!
Biz