Jour 5: Percé – Parc National du Forillon, le souffle de la baleine
C’était censé être un jour de pluie… mais on se réveille sous un beau soleil! Du coup, au lieu de traîner, on se dirige vers le parc National du Forillon, connu comme étant le parc du bout du monde, l’équivalent de notre Finistère breton.
On ira traîner à Gaspé plus tard!
On prend des renseignements au centre d’informations, car j’avais lu que nous pouvions faire du camping sauvage dans ce parc. Par sauvage, on entend: lieu bien précis où l’on peut poser sa tente, où l’on trouve aussi des toilettes sèches, mais lieu accessible uniquement à pied. Le gros avantage: c’est gratuit! Il suffit de s’enregistrer, ce qu’on fait immédiatement. On nous prévient juste qu’il n’y aura pas d’eau, étonnant car le site semble se trouver à côté d’un lac quand on regarde sur la carte. Dans le doute, on achète des bouteilles d’eau en plus.
Une fois préparés, nous partons nous balader dans le parc. On commence par la montée au mont St Alban, le point culminant du parc. C’est là que le temps commence à se gâter… Nous avons à peine commencé, qu’un déluge s’abat sur nous! On continue de grimper, et comme de temps en temps nous avons un peu de chance, le temps se dégage le temps d’une photo. C’est vraiment très beau! On compare souvent la Gaspésie à la Bretagne, mais je trouve que le lieu dégage un charme authentique. On voit rarement de telles forêts juste à côté de la mer en Bretagne!
Pour le pique-nique, on a moins de chance puisqu’il se remet à pleuvoir. Cela ne dure pas très longtemps car la fin de la balade se fera au sec.
Le temps se dégage même totalement pour la prochaine balade, tout au bout du parc. L’occasion de bien profiter du littoral, et surtout de voir de belles baleines! Bien sûr elles ne sont pas tout à côté, mais avec les jumelles, on les distingue bien. Notamment une baleine à bosse (ou un rorqual à bosse) qui nous fait de jolies petites danses. Ce fût aussi l’occasion de voir quelques serpents, certainement heureux de la chaleur, et une espèce de marmotte. Trop mimi!
Arrivés au “bout du monde“, on en profite pour se reposer dans les chaises prévues à cet effet. Une petite photo selfie pour immortaliser, et nous repartons vers la voiture. On s’attendait à beaucoup plus de monde, mais cela reste très raisonnable et c’est un superbe endroit.
Il est maintenant temps de nous rendre vers notre camping. On laisse la voiture, et c’est parti avec nos gros sacs pour 3/4 kilomètres. Ce n’est pas grand chose, mais après une bonne journée de marche, c’est assez fatiguant. Surtout que le chemin n’est pas plat, ça monte bien! On arrive au “camping des lacs” fatigués et affamés, mais l’endroit est beau et tranquille. Il y a un autre campeur (Martin, un belge visitant le Canada en mode petit budget), et deux autres personnes dormant en abri (ce qui évite de porter la tente, mais niveau rapport qualité/prix, on a vu mieux!). On mange, et on part à l’observation vers le lac le plus proche.
C’est calme, mais nous apercevrons quand même un orignal en train de boire, de loin…
Jour 6: Parc National du Forillon, dégustation de homard!
On se réveille sous une petite brume, mais ça ne m’empêche d’aller directement à l’observation au bord du lac. Et là, magique: un castor!! Le voilà en train d’aller chercher des branches… Malheureusement, Julien arrive trop tard et il est déjà parti (pas de photos, donc).
On petit déjeune et on poursuit un peu plus loin le chemin de la veille. On voit quelques lacs, puis on rebrousse chemin car vraiment de point d’intérêt à distance raisonnable.
On retourne au centre d’information, où il y a des toilettes… et des douches! Eh oui, comme il y a une plage, ils ont installé des douches en extérieur. Ce n’est pas l’idéal, mais ça fait du bien de se laver!
Comme on bien apprécié le mode “into the wild” de la veille, on réserve un autre emplacement de camping sauvage pour cette nuit.
Pour le déjeuner, on se fait plaisir: on part à Gaspé chercher du homard. Il paraît que c’est la spécialité du coin, et comme on en n’a jamais mangé, on en profite!
Il est aussi censé être moins cher au Québec… On regarde un premier resto, mais ça reste un prix assez élevé pour notre budget de backpacker. On se tourne alors vers un resto d’hôtel, qui semble bien fréquenté, et avec un prix du homard plus abordable.
Bilan: pas mal… mais sans plus! On n’est pas de grands amateurs de fruits de mer, donc désolé pour les fans gourmets!
En dessert, on se fait aussi plaisir avec une petite glace molle trempée au chocolat. Un délice ?
Maintenant qu’on a bien mangé, on part se dégourdir les jambes en bord de mer, où se trouve le centre d’information. Il y a un petit circuit pédestre très facile, et on en profite aussi pour tester l’eau. Elle reste froide, il n’y a que les enfants qui se baignent (d’ailleurs: pourquoi perd-on cette facilité de se baigner dans l’eau froide à l’âge adulte??).
On poursuit par une balade vers une cascade, toute mignonne et apportant beaucoup de fraîcheur.
Comme la veille, nous laissons la voiture et nous prenons nos gros sacs pour nous installer dans notre camping. Et encore comme la veille, ce n’est que 3 kilomètres, mais bien vallonnés. On commence par une bonne grimpette, heureusement le point de vue là-haut vaut vraiment le coup, mais on doit redescendre pour trouver le camping.
Ce soir nous sommes seuls!
On dîne de nos traditionnelles pâtes, et on s’installe tranquillement dans notre tente. Comme d’habitude, nous regardons un petit épisode de notre série du moment (Arrow), quand tout à coup: on entend du bruit… Un animal se dirige droit vers nous! On croit à un ours, mais impossible de sortir et il fait déjà nuit. On ne saura pas vraiment ce que c’est, mais en tout cas ça faisait beaucoup de bruit, et ça a bien secoué les feuilles! Ours, orignal, telle est la question?
PS: on apprendra plus tard qu’il s’agit peut être d’une mouflette, après avoir montré des traces de pattes à un ranger… nous on y croit pas, on reste sur l’idée de l’ours!
Ce n’est pas forcément rassurée que je me couche, mais bon, ces animaux sont végétariens et peureux: on ne risque donc pas grand chose (en théorie)!
Jour 7: Parc National du Forillon – Réserve faunique de Matane, ours à gogos!
On se réveille tranquillement, la nuit a été bonne finalement. On range nos affaires et on se retape une bonne montée, puis une belle descente jusqu’à la voiture. Mais nous avons eu de belles compensations: un mignon petit lièvre, et un orignal, encore une fois trop rapide pour la photo. Ce fût quand même une grande séquence émotion.
A la voiture, on ne traîne pas, car une longue journée de route nous attend.
Nous quittons le Forillon pour revenir en direction de Québec, mais en passant par la réserve faunique de Matane. Le Québec regorge de réserves fauniques, qui sont surtout des réserves de pêche et de chasse. Dans celle-ci, il y a des activités comme l’observation des orignaux ou des ours, voilà pourquoi nous avons décidé d’y aller.
Mais la route est très longue: on commence par une très jolie route en bord de mer. On traverse pleins de petits villages, certains assez mignons. On pique-nique, avant de rentrer dans les terres. Là, petit problème: la route se transforme en route de terre (ce qui avec une Mini, n’est vraiment pas confortable. Déjà qu’elle était sale, ça ne s’arrange pas!). Autre souci: on est obligé de traverser une zone réservée à la pêche, et nous devons payer une sorte de péage. Rien de très cher, mais ça nous embête un peu car on a pas l’intention d’aller pêcher.
Tant pis, on profite des paysages pleins de lacs et de pêcheurs! On discute d’ailleurs avec l’un d’eux, qui a bien l’accent du terroir!
Par contre, c’est très long pour atteindre cette réserve: à 30 kms/heure, sur une route défoncée… pas évident!
On arrive en fin d’après-midi, on réserve l’emplacement pour la tente, et la sortie pour voir les ours le soir même.
On installe notre tente, et comme il nous reste un peu de temps, on tente de trouver le coin que nous avait indiqué le ranger pour observer les orignaux. Bon, on a pas trouvé tout de suite… Après plusieurs tentatives, on trouve l’endroit, et on patiente un peu… Les moustiques auront eu raison de nous (encore), et après 30 minutes, on retourne à la voiture sans avoir vu d’orignal…
Il est maintenant temps de voir les ours! On nous guide vers une sorte de cachette dans la forêt, et là, le ranger nous installe à l’intérieur et sort pour appâter les ours. Ben oui, comme ils sont très gourmands et opportunistes, des petites pâtisseries ont raison de leur peur des humains. Le guide du parc nous explique plein de choses, c’est un chasseur, mais il est amoureux des ours.
Les premiers commencent à sortir, des ados, des mâles et des grosses femelles. C’est trop bien! On les voit interagir, lécher jusqu’à la dernière miette de gâteau.
Voici une sélection des meilleures photos:
On reste là une ou deux heures, jusqu’à la tombée de la nuit.
On dîne rapidement à cause de la faim, mais surtout des moustiques!!! Nous sommes à côté d’un lac, et le temps est humide, ça n’aide pas.
Au lit, pour notre dernière nuit en tente…
Jour 8: Réserve faunique de Matane – Québec, ça sent la fin
C’est un peu le cœur lourd que je me réveille… C’était notre dernière nuit de voyage dans la tente, et presque la dernière nuit de tout le voyage… Même si quelque part on est content de revenir en France, on sent bien que le voyage va nous manquer. Même le camping, c’est pour dire si j’ai changé!
On remballe tout une dernière fois, et nous voilà partis pour la dernière longue journée de route vers Québec. On commence lentement sur la route de terre, puis on retrouve enfin le goudron. Il ne fait pas beau, mais on profite quand même du paysage, encore magnifique.
On retrouve le St Laurent (c’est qu’il nous avait presque manqué!), et à midi, on se fait encore plaisir dans une cantine du coin. Julien prendra une bonne poutine, et pour moi, un bon burger! Comme on a peur de rien et qu’on est un peu glouton (si ce n’était qu’un peu…), on termine par une des meilleures glaces de notre voyage au Québec dans un petit bar laitier. Ma crème molle avec des fraises fraîches du coin… un régal!
Pour digérer un peu, on s’arrête dans la ville de Rivière du Loup, ou plutôt dans un parc de la ville. On peut voir une chute, pas aussi belle que celle de Montmorency, mais sympa quand même. On se balade dans le parc/ forêt, avant de repartir vers Québec.
On fait une dernière halte à Levis, où on a une très belle vue sur Québec et le château Frontenac. Comme notre estomac n’a pas de limites, on s’arrête dans un Tim Hortons pour goûter leurs beignes (bon, une pour deux, histoire d’être raisonnable). Pas mal aussi, mais y a rien à faire, je préfère les glaces.
On arrive à Québec, sous un bel orage! Ca ne suffira pas à laver la voiture, on est quand même obligés d’y passer un petit coup avant de la rendre…
Notre road-trip est terminé. Il ne nous reste que la soirée / matinée à Québec, puis une journée à Montréal avant la fin de ce long voyage…
Je ne sais pas s’il y aura un article bilan, mais tout ce qu’on peut dire: ça n’aura pas été tous les jours facile, on a parfois galéré, tourné en rond, été énervé et j’en passe… mais cette année restera gravée dans nos mémoires! Tant de personnes rencontrées, de paysages magnifiques traversés, de cultures enrichissantes. On ne regrette pas une seconde d’avoir bousculé notre quotidien en partant pour une année de voyage!
A bientôt pour de nouvelles aventures!!!
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