Voilà déjà presqu’un an que nous sommes rentrés… Entre temps, nous avons repris nos boulots respectifs, nous nous sommes réinstallés en région parisienne, et nous avons aussi fait quelques petites escapades par-ci par-là…

Donc pour se remettre dans un mood Giromondo, voici le récit de notre premier périple à vélo! Nous (j’ai) longtemps hésité à choisir quelle destination. Nous étions très tentés par le canal du Midi, entre Toulouse et Sète. Patrimoine Unesco oblige, la voie cyclable n’est pas entretenue par endroits, voire très dégradée. Ayant laissé mon âme d’aventurière quelque part au Québec, je décide alors de faire la partie cyclable avant le canal du Midi: le canal de la Garonne entre Bordeaux et Toulouse.

Le temps était au beau fixe pendant 5 jours, avec un léger vent (parfois moins léger, et de face) qui nous a permis de ne pas trop sentir la chaleur.

Jour 1 – Floirac (33) – Sauveterre-de-Guyenne (33) – 58 kms 

Après une escale à Angoulême le temps d’une nuit, direction Bordeaux pour garer la voiture. Les stationnements en ville étant payants, nous nous sommes rabattus sur la banlieue très proche, Floirac, située à 1 km de la piste cyclable.

Après avoir sorti les vélos, fixé nos sacoches, c’est parti!

Premiers coups de pédale et premières sensations: j’avais un peu peur pour l’équilibre avec les sacoches, mais on ne les sent pas du tout (mis à part en montée  ).

La piste cyclable parcourt la banlieue de Bordeaux, et arrive vite dans un environnement plus nature, en bord de Garonne. D’ailleurs, un chardonneret élégant a failli me mettre par terre dès le départ (ne pas tourner le cou quand on est sur un vélo, c’est dangereux…).

Après quelques kilomètres, on arrive sur la piste cyclable Roger Lapébie qui nous mène à Sauveterre-de-Guyenne, la première escale.

La piste cyclable est vraiment très agréable. On n’est pas encore en bord de canal, mais on longe quelques marais, des zones de forêts, de mignons petits villages…

Une ancienne gare

On fait un premier arrêt à Créon, pour déjeuner. On découvre les villages “bastides”. Ils aiment les arcades ici!

Je n’ai pas trouvé de bonnes photos de la ville, mais voici la grande cave du coin…

On reprend nos vélos, pour le moment tout va bien. On fait encore quelques arrêts / détours dans l’après-midi dont l’Abbaye de la Sauve Majeure. On ne la visitera pas, mais on profite de l’architecture extérieure. On commence ensuite à voir pas mal de vignes (l’entre deux mers), et les grosses cuves qui vont avec!

Craquage à vélo

L’abbaye

Les vignes!

La piste cyclable est un peu vallonnée, mais ça permet de se faire un peu les cuisses. C’est surtout les fesses qui commencent à souffrir, et le dos aussi car mon vélo n’est pas vraiment adapté à la longue distance (guidon trop bas et posture VTT).

On arrive autour de 16h30 à Sauveterre-de-Guyenne, dont le centre du village avec ses arcades est vraiment très mignon. Notre hôte Air BnB étant un peu en retard, on en profite pour prendre un verre tranquillement et se rafraîchir.

Nous avions réservé une maison en plein centre du village, très typique et bien restaurée. Deux chambres rien que pour nous, une belle cuisine, une terrasse, pour le même prix que le Première Classe de la veille!

Après une bonne douche et une petite promenade dans le village, c’est l’heure de dîner! On avait prévu de quoi se faire à manger sur ces quelques jours de balade, et on profite donc d’avoir une cuisine toute équipée pour se préparer un bonne platrée de pâtes!  On profite encore de la terrasse avant d’aller très vite au lit.

Une des entrées du village

Jour 2: Sauveterre-de-Guyenne (33) – St Léon (47) – 85 kms

La nuit a été bonne, mais au lever, les fesses sont toujours douloureuses… Ça va être dur de remonter sur les vélos!

On profite une dernière fois de la terrasse le temps du petit-déjeuner.

Après avoir tout rangé, c’est reparti! Les premiers coups de pédales sont douloureux, mais ça s’améliore rapidement.

Cette matinée s’annonce comme la plus difficile du séjour: on doit rouler sur des routes de campagnes, très peu balisées, et assez vallonnées. C’était annoncé comme une étape “experte” sur le site Internet, avant d’arriver sur le canal de la Garonne. Une chose est sûre: le chemin est très mal indiqué! Heureusement que j’avais téléchargé le tracé… Malgré tout, on se trompe un peu, et on découvre une autre réalité: le chemin est vallonné! Cela reste très surmontable, et nous arrivons à faire un premier stop au village de Saint-Sève. Ce village n’a rien de particulier, mais il y a une brocante et un petit stand de viennoiseries nous fait de l’œil. Un petit goûter s’impose!

Dans les vignes

L’église du village-goûter

On repart vers le village de la Réole, vraiment très mignon, puis direction le canal de la Garonne, où nous arrivons avant midi.

Le canal est vraiment bien aménagé, avec une jolie piste cyclable.

Le canal!

On roule, on roule… jusqu’au moment où on profite d’un bout de pelouse en face d’une écluse pour pique-niquer et faire la sieste.

Changement de département, on arrive dans le Lot-et-Garonne!

On recommence à rouler, et on décide de faire un crochet vers Marmande, la cité de la tomate!

Au moment où on quitte le canal, on se rend compte qu’il fait très chaud… La ville de Marmande est jolie, mais déserte en ce jour férié. On profite de la fraîcheur d’un jardin, avant de repartir vers le canal.

Une cloche aux allures chinoises

Il est 15h, et une trentaine de kilomètres nous attendent encore. Pour la pause goûter, on monte vers le village du Mas d’Agenais (à pied, je l’avoue). La soif se faisant très présente, un petit coca sur la place du village fait le plus grand bien! Le propriétaire du bar est très sympa. Un concert se prépare (même si on se demande où sont les gens…) et il nous faut repartir vers notre destination finale.

On pédale jusqu’à Damazan, joli petit village, toujours avec la place principale du village entourée d’arcades.

 

Encore quelques coups de pédale, une belle montée, et nous arrivons à Saint Léon. Nous avions réservé chez Jacques, œnologue, qui a repris la ferme familiale pour faire du vin bio (et des chambres d’hôtes). Nous avons droit à du jus de raisin bien frais en guise de bienvenue: c’est juste 1 régal, et on se demande si les vins seront au même niveau! Nous avons en effet opté pour une formule dîner+dodo+petit dej, et une dégustation de vin est incluse… 😀 En accompagnement du vin et et en guise l’apéritif, Jacques nous propose un fromage de chèvre local. C’est l’occasion pour lui de nous expliquer son mode de vie: basé essentiellement sur le troc de produits locaux (Il ne se rend en supermarché seulement quelques fois dans l’année). Nous enchaînons avec le dîner, local et surtout très copieux: des asperges en entrée, du jambon de Tonneins en plat, un bon clafoutis en dessert, et surtout du bon vin! Un vin rosé vif (très légèrement pétillant) très frais, et deux vins rouges.

Le dîner sera l’occasion d’en apprendre plus sur Jacques: comment il en est arrivé à reprendre le domaine familial, sa vie au quotidien, l’intérêt du bio et d’une petite production, l’histoire de la région… Une bonne soirée, où la combinaison vélo + vin me mettra vite au lit!

 

Jour 3: St Léon (47) – Auvillars (82), 75 kms

Encore et toujours du soleil au lever du jour! On profite du petit-déjeuner chez Jacques (jus de raisin, restes du clafoutis de la veille, confiture de pruneaux…), et il faut se remettre en selle!

La descente vers Damazan est agréable. On refait le tour du village, on achète du pain local “avé les cornes” et c’est reparti vers le canal.

 

Pour changer des vignes: les arbres fruitiers

 

Arrêt goûter à Sérignac-sur-Garonne, où on croise d’autres cyclistes, dont deux allemands en tandem transportant leur chien!

Le toit tordu…

Les allemands avec leur chien!

C’est reparti jusqu’à Agen, que l’on atteint grâce à un pont canal, plutôt populaire (c’est-à-dire l’endroit où on a vu le plus de monde!). Agen, c’est la capitale du Lot-et-Garonne et du pruneau! La ville semble plutôt agréable, tranquille. On fait un petit tour et on se dirige vers le marché, histoire d’acheter de quoi pique-niquer, et bien sûr, quelques pruneaux.

La seule photo qu’on a du pont canal

Une église d’Agen

Il n’y a pas beaucoup de points d’intérêt cet après-midi, on franchit la frontière du Tarn-et-Garonne et on arrive tout doucement vers Valence… d’Agen!

Tarn et Garonne!

L’ancien lavoir

L’abattoir transformé en accueil vélo

On a un peu craqué

 

Un peu comme les autres villes, c’est joli mais désertique! On se pose quand même dans un bar pour boire un petit verre bien frais, avant d’entamer les derniers kilomètres vers Auvillars.

Nous avions réservé une caravane pour la nuit. Ça peut paraître original, mais un couple a profité de son grand terrain pour en faire un petit camping, et ils ont mis en réservation leur caravane toute aménagée en plus de 3 emplacements tente. La petite cuisine et les sanitaires extérieurs sont aussi plutôt bien conçus.

L’accès au camping se fait via une montée très raide, et au bout de ces derniers efforts nous sommes accueillis par une citronnade et des fruits secs.

Cuisine d’extérieur

Jolie petite caravane

Après une bonne douche et en attendant que la caravane se rafraîchisse un peu, nous partons visiter le village, classé parmi les plus beaux villages de France, en plein dans le passage du chemin de St Jacques. Il est en effet très joli, avec une belle vue sur la vallée. Mais encore une fois, pas un chat dans les rues! (On se rendra compte plus tard que tout le monde était parti à la mer...)

Ah si y avait un chat 🙂

Le restaurant que nous avait conseillé Jacques la veille est fermé, donc on décide de cuisiner nos pâtes avec la carotte qu’il nous restait et les sardines bien piquantes.

La caravane est enfin fraîche à notre retour, on se couche avec les croassements des grenouilles et des chouettes.

Petit coucher de soleil

Jour 4: Auvillars (82) – Montauban (82), 67 kms

On se réveille aussi avec le chant des oiseaux et le soleil qui rentre dans la caravane. Après notre bon petit-déjeuner, on se remet en selle pour retrouver le canal.

Au loin, la fumée des centrales

Retour sur le canal

On est juste à côté du train!

Pour le goûter, nous faisons escale à St Nicolas de la Grave, pour une pause viennoiserie. Le village est à côté d’une énorme base de loisirs en bord de Garonne, qui doit être prise d’assaut en été.

Un peu sportif de monter les vélos

On roule vers Moissac, petite ville sympathique, un peu plus dynamique grâce au marché du samedi. On en profite encore pour acheter quelques victuailles pour midi.

Le marché

Un autre pont canal

Un saucisson local

 

L’après-midi, nous visitons rapidement Castelsarrasin. L’architecture des villes ressemble de plus en plus à Toulouse.

Une borne kilométrique

Ambiance sympa en arrivant vers Castelsarrasin

A Montech, nous avons une petite hésitation sur la route à prendre pour aller vers Montauban, mais on trouve tout de même rapidement le chemin (qui est en fait un autre canal) qui nous emmène vers ce Toulouse version miniature.

La pente d’eau de Montech

Le canal de Montech

On arrive à Montauban!

On file à la gare acheter nos billets de train pour le lendemain. Après moultes réflexions, nous avons décidé de poursuivre le lendemain vers Toulouse et de prendre le train là-bas en début d’après-midi, histoire de suivre l’itinéraire dans son intégralité. 60 kms, ça va être chaud en une matinée!

En fin d’après-midi, nous trouvons l’appartement de Céline, chez qui nous avons réservé. Il est en plein cœur de la ville. Elle aussi nous accueille très bien, avec un grand verre d’eau!

La chambre rose

Après une bonne douche, on fait le tour de cette jolie petite ville. On s’installe boire un verre sur l’une des places principales, puis dîner dans l’un des restaurants que notre hôtesse nous avait conseillé. On aura même l’occasion de visiter 2 fois les alentours car le resto n’ouvrait qu’à 20h00 (au lieu des 19h30 indiqués) et on y était déjà vers 19h20! C’était vraiment délicieux (mention spéciale pour le gaspacho!). Julien profitera du lieu pour goûter une spécialité de la région: le cassoulet. Un vrai régal!

Un magasin slovaque! Dommage, il était fermé…

Un triathlon se préparait…

On part se coucher le ventre plein!

Gaspacho

Cassoulet!

Jour 5: Montauban (82) – Toulouse (31), 61 kms

Pour ce dernier jour bonus, on se réveille de bonne heure pour avoir le temps de faire les 60 kms de vélo avant 13h. La nuit a été un peu agitée. Dormir en plein centre-ville un samedi soir n’était pas une très bonne idée pour avoir un sommeil réparateur, le peu de Montalbanais qui restaient dans le coin avaient décidé de faire la fête!

A 7h du matin, nous sommes sur les vélos et nous quittons donc la jolie ville de Montauban. On reprend le chemin du canal tranquillement, mais au bout d’une dizaine de kilomètres, Julien nous fait le coup de la crevaison… Et oui, avec des pneus lisses, la moindre pierre devient coupante, et le pneu n’a pas résisté… Seulement, changer une chambre à air, et regonfler le pneu avec une pompe non adaptée, ce n’est pas simple! Heureusement, un cycliste passait par là et a pu nous dépanner d’une pompe avec le bon embout. Le pneu reste percé, donc nous l’entourons de sparadrap. On espère que notre réparation de fortune tiendra le coup!

On profite encore un peu du canal

Pause réparation

Cette petite “pause” passée, nous voilà repartis! Arrivés à Montech, nous retrouvons le canal de la Garonne, où nous pédalons le plus vite possible. Le vent de face est bien présent, ce qui fatigue un peu plus. Après une pause pain au chocolat à Grisolles, nous repartons vers Toulouse quasiment sans interruption. Les seuls moments de pause nous servent à vérifier que le pneu résiste bien.

Grisolles

Haute Garonne!

Le vent de face est de plus en plus présent, ce qui cumulé avec le faux plat montant devient vraiment pénible. Plus on se rapproche de Toulouse, plus le paysage devient urbain. Bref, ce n’est pas la plus belle étape!

Nous arrivons à la gare de Toulouse vers 12h30, soit suffisamment en avance pour notre train censé partir en début d’après-midi… On décide de manger rapidement au Quick de la gare avant d’aller attendre le train sur le quai.

Fini!

Gavage

La bonne nouvelle: pas besoin de prendre les escaliers pour prendre le train… La mauvaise: au bout de quelques minutes, une annonce retentit: train retardé de 5 minutes! Ça devient chaud pour la correspondance à Agen. Nous étions en effet censés prendre un TER entre Toulouse et Agen, puis un autre entre Agen et Bordeaux. Encore quelques minutes plus tard: 30 minutes de retard! Bon, là, ça devient très compliqué.

En fait, nous apprenons qu’il y a eu un “incident voyageur” qui retarde le train d’au moins deux heures. Pendant ce temps là, on est trimbalé entre la gare routière et la gare de train. Il devait y avoir un bus de remplacement, mais le chauffeur ne vient pas, et de toute façon, nous n’avions quasi aucune chance d’y rentrer nos vélos. Finalement, au bout de 2h d’attente, nous sommes rapatriés vers un TGV allant à Paris, et qui fera un stop exceptionnel à Bordeaux (et autres gares en chemin).

Cette péripétie nous donnera l’occasion de discuter avec un autre cycliste, jeune retraité militaire, qui part vers Nantes faire un voyage à vélo pendant une semaine avec sa femme, déjà sur place.

Nous arrivons à Bordeaux vers 17h30. Le retour à la voiture se fait assez facilement, et après avoir rangé nos affaires, nous voilà repartis en direction de Paris… pour la suite de notre journée galère! En effet, après quelques kilomètres en sortie de Bordeaux, on se retrouve au milieu de plein de voitures. C’est donc dans un trafic très dense que nous arrivons… à 2h du matin chez nous! Bon bah pas le choix, on se reposera lundi au boulot !!

En arrivant à Bordeaux

La boucle est bouclée

Bouchons!

Petit bilan: ce premier périple à vélo nous a enchanté! Malgré quelques douleurs aux fesses, et un peu aux cuisses, nous avons bien pu profiter de ce séjour, où on a découvert un peu plus les paysages et la culture du sud ouest.

On a plein de nouvelles idées vélo maintenant  !

Allez, bientôt les vacances, pour une destination moins chaude: l’Ecosse!